Neuf sangliers sont morts de la peste porcine africaine en Catalogne, suscitant de vives inquiétudes parmi les producteurs français, qui scrutent attentivement la situation au-delà des Pyrénées. Après des détections dans des pays comme l’Allemagne et l’Italie, cette maladie virale, inoffensive pour l’homme mais ravageuse pour les porcs et les sangliers, vient de frapper l’Espagne. Pour contenir la propagation, le gouvernement espagnol a mobilisé l’armée et déployé des drones dans la région métropolitaine de Barcelone afin de décontaminer les zones affectées, indique TopTribune.
À environ 1 000 kilomètres de là, la Bretagne, principale région française de production porcine, redoute également les conséquences d’une possible contamination. Michel Bloc’h, président de l’Union des groupements de producteurs de viande de Bretagne (UGPVB), a déclaré : « Si la peste venait à arriver en France, les conséquences seraient absolument désastreuses pour la filière. » Cependant, il tempère les inquiétudes en soulignant qu’aucun animal domestique n’a encore été touché par la maladie, qui reste confinée à la faune sauvage.
Préparation à une éventuelle crise
La menace se rapproche, et la filière porcine française se mobilise. Le Comité régional porcin de Bretagne a lancé un appel à la vigilance, affirmant que cette alerte doit servir d’électrochoc pour les éleveurs. « Cette situation doit nous inciter à mettre en priorité la biosécurité », a déclaré le comité, incitant les producteurs à établir des zones saines au sein des élevages en créant des sas sanitaires pour éviter toute contamination. Michel Bloc’h a reconnu que, bien que des efforts soient faits, il reste encore beaucoup à accomplir au niveau de la sensibilisation.
Si un cas de peste porcine africaine est détecté en France, « seuls les éleveurs à jour concernant leur biosécurité pourront continuer leur activité et permettre la circulation de leurs animaux sains », a précisé le comité.
Alors que le virus n’est pas encore présent sur le territoire français, les producteurs commencent à redouter des répercussions commerciales importantes. « Avec l’apparition de la peste en Espagne, premier producteur européen, nous ne savons pas si des marchés d’exportation vont fermer, notamment vers la Chine », s’inquiète Michel Bloc’h. Si cela se produisait, il s’agirait d’une situation très préoccupante, car la viande devra être vendue malgré la contraction des marchés.
Un appel au soutien des consommateurs
Les producteurs de porcs se trouvent face à une nouvelle difficulté, ajoutée à la baisse des cours de la viande constatée depuis cet été. Michel Bloc’h a exprimé son désespoir face à l’accumulation de mauvaises nouvelles et a ajouté : « La seule bonne nouvelle, c’est le prix des matières premières qui reste relativement bas. »
Dans un contexte marqué par l’incertitude, les producteurs bretons interpellent les consommateurs pour qu’ils soutiennent la filière en privilégiant le porc français. « La seule solution pour soutenir la filière est de consommer du porc français », a affirmé Michel Bloc’h. Les producteurs ont également appelé les autorités à prendre des mesures proactives en anticipant une éventuelle contamination et en réaffirmant leur soutien indéfectible aux éleveurs de porcs.
Vers une mobilisation accrue des autorités
Les tensions croissantes autour de cette épidémie mettent en lumière la fragilité de la filière porcine. La nécessité d’une réponse rapide et efficace des pouvoirs publics devient plus urgente que jamais. Les producteurs de viande de Bretagne insistent pour que le gouvernement prenne conscience des risques encourus par l’ensemble du secteur, soulignant qu’il est impératif de prendre des mesures de prévention et de protection.
Alors que la situation en Catalogne reste grave, avec des pertes significatives d’animaux, l’émergence de la peste porcine africaine dans des régions proches de la France représente une menace omniprésente. Les producteurs français, bien que sous pression, s’efforcent de maintenir un niveau de sécurité qui pourrait permettre d’éviter une situation catastrophique sur le territoire national. En agissant maintenant, il est possible d’atténuer les effets de cette épidémie et de protéger l’industrie locale.
La vigilance est donc de mise pour tous les acteurs du secteur. Les producteurs, les éleveurs et les consommateurs doivent collaborer pour préserver la filière et assurer la continuité de la production porcine en France, tout en soutenant les efforts des autorités pour contenir cette menace.