"La bataille entre Michel Barnier et Rachida Dati pour la législative partielle à Paris"

« La bataille entre Michel Barnier et Rachida Dati pour la législative partielle à Paris »

17.07.2025 18:54
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En se positionnant pour devenir député de la 2e circonscription de la capitale, au sein du fief de la ministre de la Culture qui aspire à la mairie de Paris, l’ex-Premier ministre a provoqué des tensions au sein de l’alliance au pouvoir, rapporte TopTribune.

La candidature de Michel Barnier a été une surprise pour beaucoup, surtout en période où François Bayrou présente des propositions budgétaires. En déclarant sa candidature pour une législative partielle dans la prestigieuse 2e circonscription de Paris, allant à l’encontre de l’équilibre fragile entre la Macronie et Les Républicains, Barnier semble vouloir redistribuer les cartes politiques. Actuellement vacante suite à l’invalidation de l’élection de Jean Laussucq pour des raisons de comptes de campagne douteux, cette circonscription soulève de nombreuses questions, notamment parce qu’une nouvelle élection est prévue avant la mi-octobre. Michel Barnier explique sur le réseau social X que sa candidature est motivée par « le moment grave que traverse le pays ».

Un de ses soutiens affirme : « La politique est une adaptation aux circonstances. Une opportunité se présente, il la saisit. » Même après avoir été censuré, Michel Barnier ne s’est jamais vraiment retiré de la scène politique. Il a publié un livre relatant son expérience en tant que Premier ministre et vient d’être élu président du Conseil national des Républicains après l’élection de Bruno Retailleau. Barnier insiste que toute victoire aux élections présidentielles de 2027 nécessitera une union entre la droite et le centre, se voyant comme un potentiel représentant de cette alliance.

Un de ses partisans ajoute que la présence et l’influence de Barnier au sein de l’Assemblée nationale sont cruciales pour le groupe LR.

1 Rachida Dati s’installe dans la course

Initialement, l’arbitrage en faveur de Michel Barnier semblait évident, mais Rachida Dati, la maire du 7e arrondissement et élue de la circonscription, a également exprimé son désir de se présenter. Selon un élu, « Oui, Rachida a très envie d’être candidate, elle s’organise pour. » Elle est déterminée à faire face à Barnier, souhaitant lui aussi défendre son territoire.

La motivation de Dati pour entrer dans cette compétition réside dans son parcours : elle a souvent vu des figures de son propre parti débarquer dans sa circonscription, tels que François Fillon en 2012 et Nathalie Kosciusko-Morizet en 2017. Chaque fois, ces candidatures parachutées lui ont opposé une concurrence significative dans un secteur qui reste fondamentalement ancré à droite.

Michel Barnier aurait rassuré Dati en lui faisant savoir que son intérêt pour la mairie de Paris n’était pas son objectif, bien que cette position définisse ses ambitions. Dati, de son côté, ambitionne de reconquérir la capitale pour la droite et le centre, bien qu’elle soit sous la menace d’un procès pour corruption.

« Rachida Dati a réagi car dès l’annonce de la candidature de Michel Barnier, des communiqués de soutien ont été diffusés par ses adversaires politiques. Elle ressent que sa candidature est une opposition à sa propre ascension. »

Une élue parisienne

à franceinfo

Les tensions sont palpables, l’entourage de Dati exprimant des réserves sur l’opportunité de la candidature de Barnier. Ses soutiens questionnent les réelles motivations de Barnier à vouloir entrer dans le domaine politique parisien en affirmant qu’il pourrait se tourner vers des candidatures plus adaptées à son profil.

2 Les craintes de Renaissance

D’un autre côté, du côté de Renaissance, l’inquiétude grandit. Puisque cette circonscription était détenue par un membre du parti macroniste, la nécessité de conserver cette position pour maintenir l’équilibre des forces s’avère cruciale. Gabriel Attal, dirigé par l’ex-Premier ministre, pourrait faire pression pour une candidature provenant de ses propres rangs, telle que Clara Chappaz, actuelle secrétaire d’État au numérique. Un coup de théâtre se profilerait si Renaissance décidait de ne pas soutenir Michel Barnier, constatant les tensions et désaccords qui persistent.

« Tout le monde a bien compris que Michel Barnier visait en fait la présidentielle, et non les législatives. Donc Renaissance ne manquera pas d’investir quelqu’un ici. »

Une source interne au parti Renaissance

à franceinfo

3 Vers une bataille interne chez Les Républicains

Les Républicains se trouveront en position de devoir départager les intentions entre Rachida Dati et Michel Barnier lors d’une commission d’investiture programmé pour le 28 juillet. Cette rencontre promet d’être chargée, alors que les tensions demeurent palpables entre les différents leaders et soutiens au sein de la formation politique.

De plus, les discussions internes sont également marquées par les dimensions personnelles, des figures telles que Laurent Wauquiez remettant en question le leadership de Barnier. Le soutien de Dati lors de la dernière campagne pour la présidence des Républicains pourrait influencer les décisions à venir.

Ces événements nous plongent dans un contexte de lutte de pouvoir où la candidature de Barnier pourrait marquer un tournant significatif tant pour Les Républicains que pour l’ensemble du paysage politique français. La période qui s’annonce est décisive pour les acteurs majeurs de la politique nationale.

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