La baignade en Méditerranée menacée par les rejets humains et le changement climatique

La baignade en Méditerranée menacée par les rejets humains et le changement climatique

18.07.2025 08:13
2 min de lecture

Des plages à travers la France, notamment sur la côte méditerranéenne, font face à des fermetures régulières cet été en raison de la détection de bactéries, notamment des germes fécaux tels qu’Escherichia coli. Cette situation soulève des préoccupations importantes concernant la qualité des eaux de baignade, rapportent TopTribune.

Début mai, l’association Eau et rivières de Bretagne a publié son classement annuel « La Belle Plage », signalant des plages recommandées, peu risquées, déconseillées ou à éviter, avec une attention particulière au littoral breton et aux stations balnéaires comme Nice, Marseille et Antibes. En 2024, 77,94 % des plages étaient classées comme « Recommandées » ou « Peu risquées », mais ce chiffre a chuté à 75,89 % en 2025.

Selon l’association, la dégradation des eaux peut être attribuée à une combinaison de facteurs, notamment les défaillances des systèmes d’assainissement. Christophe Le Visage, vice-président de l’association, souligne que dans de nombreuses villes, les réseaux de pluie et d’eaux usées ne sont pas séparés, entraînant une saturation lors de fortes pluies qui polluent les plages.

Conséquences du changement climatique

Outre les problèmes techniques, le réchauffement climatique exacerbe ces problématiques. Alexandre Iaschine, directeur général de la Fondation de la mer, met en garde contre les nouveaux risques sanitaires liés à l’augmentation de la température de l’eau, favorisant le développement de bactéries nocives. « Plus la température est élevée, plus la qualité de l’eau va se dégrader », déclare-t-il.

Les phénomènes extrêmes devenant plus fréquents, comme les vagues de chaleur marine, aggravent la situation. La prolifération de microalgues toxiques, telles qu’ostreopsis, constitue également une menace, provoquant des irritations et des problèmes respiratoires chez l’homme. « Sa présence peut entraîner l’interdiction des eaux de baignade ou la restriction de la consommation de produits marins », précise Iaschine.

Les facteurs de contamination sont également amplifiés par des orages plus fréquents et violents, qui lessivent les sols et entraînent des éléments polluants dans les mers. Cela souligne l’importance d’adapter les politiques de gestion de l’eau face à la « tropicalisation » de la Méditerranée.

Réactions et mesures d’atténuation

Pour contrer ces défis, des mesures peuvent être mises en œuvre. À l’étang de Berre, par exemple, des actions sont menées depuis 2005 pour améliorer la qualité des eaux de baignade. Les élus locaux et les riverains travaillent ensemble pour réparer les réseaux d’eaux usées et réduire la présence des animaux sur les plages afin de minimiser les contaminations.

Raphaël Grisel, directeur du GIPREB, souligne que le réchauffement climatique nécessite une vigilance accrue et des solutions pour traiter les sources de pollution. En effet, « supprimer les sources de contamination connues nous met à l’abri d’une dégradation de la qualité ».

« L’eau de mer a toujours été un bouillon de cultures. Il est probablement que le changement climatique vienne bouleverser cet équilibre, mais il reste difficile d’évaluer pleinement cet impact », conclut Le Visage.

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