Jusqu'à sept jours de carence pour les arrêts-maladies : les syndicats et le patronat expriment leur mécontentement face à cette proposition du gouvernement.

Jusqu’à sept jours de carence pour les arrêts-maladies : les syndicats et le patronat expriment leur mécontentement face à cette proposition du gouvernement.

26.07.2025 17:43
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Catherine Vautrin a abordé samedi les orientations du gouvernement pour le budget 2026 concernant la santé. La ministre de la Santé souhaite que les entreprises « prennent le relais » de l’indemnisation des arrêts « sur une période supplémentaire de carence, du quatrième au septième jour », rapporte TopTribune.

Les nouvelles mesures sur les arrêts de travail

Une proposition controversée suscite des réactions fortes, tant des syndicats que des employeurs. Dix jours après l’annonce des grandes orientations du gouvernement visant à économiser 44 milliards d’euros dans le budget 2026, Catherine Vautrin a détaillé ses pistes pour réduire les dépenses de santé. Dans une interview accordée au Monde, le 26 juillet, elle a évoqué la problématique des arrêts-maladies, que l’exécutif considère comme une « dérive » avec des coûts atteignant 17 milliards d’euros par an.

Elle a mentionné l’idée d’un allongement du délai de carence initial, où l’Assurance-maladie ne verse pas d’indemnisation pendant un certain temps. « La question d’un transfert de la prise en charge des arrêts-maladies, jusqu’au septième jour, à l’employeur, est à l’étude et doit faire l’objet de discussions avec les partenaires sociaux », a-t-elle déclaré.

« Dans cette hypothèse, les entreprises seraient amenées à prendre le relais sur cette période supplémentaire de carence, du quatrième au septième jour. »

Catherine Vautrin, ministre de la Santé

au quotidien « Le Monde »

Concrètement, en cas de maladie, l’indemnisation par l’Assurance-maladie commencerait à partir du septième jour, laissant les entreprises responsables d’indemniser les employés entre le quatrième et le sixième jour, bien que les modalités précises restent floues. Des documents distribués aux partenaires sociaux indiquent une intention de « responsabilisation forte des salariés ».

Denis Gravouil de la CGT exprime ses préoccupations : « Les arrêts de travail ne seront pas couverts pour beaucoup de salariés, notamment dans les très petites entreprises, pour les chômeurs et les précaires. » Il note que les plus vulnérables devront faire face à des jours de carence supplémentaire sans indemnisation pour les arrêts de moins d’une semaine, augmentant ainsi les inégalités.

Michel Picon, président de l’Union des entreprises de proximité (U2P), déplore la décision de faire reposer la charge financière sur les entreprises, affirmant que cela aggravera le coût du travail. Par ailleurs, Eric Chevée de la CPME souligne que les entreprises se sentent démunies face à ces changements, avec des revendications pour instaurer un à trois jours de carence sans indemnisation.

Yohan Sannac de MG France critique la potentiellle double pression sur le secteur privé, craignant des hausses de cotisations si les assureurs ont à couvrir plus de frais.

Les syndicats, au-delà des préoccupations financières, font également valoir la nécessité de ne pas durcir l’accès aux arrêts-maladies. Ainsi, Catherine Vautrin a exprimé le désir de restreindre les arrêts de travail en médecine de ville à quinze jours. Marylise Léon de la CFDT a réagi en rappelant que la maladie n’est pas un choix : « On ne se met pas en arrêt-maladie parce qu’on a envie de faire autre chose ».

Denis Gravouil ajoute que les déclarations de Vautrin semblent ignorer la réalité difficile des salariés. Cette vision financière pourrait être erronée en matière de santé publique, comme le montre l’exemple d’une personne atteinte de maladies graves dont les symptômes initiaux peuvent être légers.

La CGT menace de ne pas participer aux négociations, jugeant que cela ne mènera qu’à des pertes. Une mobilisation intersyndicale se prépare pour la rentrée, illustrant l’inquiétude croissante face aux réformes proposées et leur impact sur les travailleurs.

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