"J'ai peur de ce qui va arriver" : de New York à Washington, les démocrates américains sidérés par les premières heures du mandat de Donald Trump
"J'ai peur de ce qui va arriver" : de New York à Washington, les démocrates américains sidérés par les premières heures du mandat de Donald Trump

« J’ai peur de ce qui va arriver » : de New York à Washington, les démocrates américains sidérés par les premières heures du mandat de Donald Trump

21.01.2025
2 min de lecture

Alors que le 47e président américain a été investi, lundi, les électeurs démocrates américains expriment leur crainte pour les quatre années à venir.

Sans surprise, aux Etats-Unis, Donald Trump, qui succède à Joe Biden à la Maison Blanche, promet un nouvel « âge d’or » pour l’Amérique. Dans la soirée, le 47e président du pays, entre autres nombreuses choses, a gracié la plupart des émeutiers du 6 janvier 2021 ou annoncé le retrait de Washington de l’accord de Paris sur le climat. Le tout face à une opposition éparpillée. À New York, quelques centaines de manifestants se sont rassemblés par un froid polaire, dans un parc de la ville.

Des slogans pour la Palestine ou contre la présence américaine en Corée, repris par des socialistes, des communistes et des démocrates. Jamais l’opposition à Donald Trump n’est apparue si dispersée reconnaît Shelton : « Je ne ressens pas cette ‘urgence’, ce besoin de mobilisation qu’il y avait en 2016. J’ai l’impression qu’on se sent apathiques, qu’on a déjà jeté l’éponge. C’est déprimant. »

« C’est plus effrayant que la dernière fois »

Ce n’est pas juste « déprimant », réagit Charlotte. C’est « rageant », dit-elle. Et « effrayant », ajoute son amie Myriam en évoquant le sort des migrants à New York : « D’une certaine façon, c’est plus effrayant que la dernière fois. Je connais quelqu’un qui pourrait être expulsé. Des gens qui ont vécu ici la plus grande partie de leur vie et à qui on dira soudainement qu’ils ne peuvent plus rester. »

De la résilience, voilà ce que promet Peter, moins abattu que les autres : « Il y a du bambou dans mon jardin et il ployait sous le poids de la neige. C’est ce qu’on va faire ! On va plier mais on ne va pas se briser. » Dans la rue comme au Capitole, l’opposition est, pour l’instant, sans arme face au rouleau compresseur trumpiste.

À Washington justement, où les habitants sont de tendance plutôt démocrate, l’émotion est également de mise près de la Capital One Arena, qui accueille les célébrations trumpistes. Amanda, démocrate convaincue, habite dans le quartier et sort peu ces derniers jours. Elle assiste, mi-étonnée mi-effrayée, à leur démonstration de force : « J’ai peur. J’ai peur de ce qui va arriver. Des gens que j’aime sont menacés par cette administration et nous allons devoir nous battre pour qu’ils restent en sécurité. »

« Ce mouvement est mû par la haine de certaines personnes »

Amanda s’inquiète notamment pour ceux qui forgent selon elle ce pays : les immigrés. « Beaucoup de mes amis sont des immigrés, ma famille aussi. Nous sommes venus ici et nous voulons prendre soin de tous ceux qui arrivent. Je trouve ça vraiment injuste de fermer la porte derrière nous, après être entrés dans ce pays. »

Elle écarquille les yeux quand certains hurlent. Washington n’est pas comme ça d’habitude, dit-elle, désolée de cette société fracturée : « Je pense que nous devons travailler ensemble. Mais… C’est vraiment dur, parce que je sens que ce mouvement est mû par la haine de certaines personnes que moi j’aime vraiment ! » Amanda abrège sa promenade, rentre chez elle, retrouver le calme. Tout en craignant les quatre ans à venir.

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