Israël renforce l’application du cessez-le-feu après des frappes aériennes meurtrières à Gaza
Israël a annoncé mercredi avoir commencé un « renforcement renouvelé du cessez-le-feu en réponse aux violations de Hamas », un jour après une série de frappes aériennes ayant tué plus de 100 Palestiniens à Gaza, selon des responsables de la santé, rapporte TopTribune.
Les Forces de défense israéliennes (FDI) ont déclaré que les frappes, effectuées mardi sur ordre du Premier ministre Benjamin Netanyahu, visaient des commandants de Hamas et des sites que l’armée décrivait comme des « positions de menace persistante ». Le ministère de la Santé de Gaza a rapporté qu’au moins 104 personnes avaient été tuées, dont 46 enfants, et 253 autres blessées.
Selon les FDI, l’opération a permis de « frapper 30 terroristes occupant des postes de commandement » suite à ce qu’elles ont qualifié de « violations par Hamas » de l’accord de cessez-le-feu. C’était la nuit la plus meurtrière à Gaza depuis le début de la trêve le 10 octobre, une trêve fragile à plusieurs reprises fragilisée par des accusations mutuelles de violations.
Netanyahu avait ordonné mardi des « frappes puissantes » contre Gaza, accusant Hamas d’une « violation claire » de la trêve. L’escalade a eu lieu après qu’Israël a déclaré que les restes d’un otage israélien, rapatriés lundi par Hamas, n’étaient pas ceux d’une personne listée dans l’accord de cessez-le-feu. Le bureau de Netanyahu a précisé que le corps était celui d’Ofir Tzarfati, dont les restes avaient été récupérés par les forces israéliennes en novembre 2023, avec des fragments supplémentaires trouvés en mars 2024.
Les FDI ont également confirmé que parmi les personnes tuées lors des frappes de mardi se trouvait le commandant de Hamas, Hatem Maher Mousa Qudra, qu’Israël accuse d’avoir dirigé une attaque contre le kibboutz Ein Hashlosha durant l’assaut du 7 octobre 2023.
Netanyahu a aussi signalé qu’un soldat israélien, le sergent-major Effie Feldbaum, avait été tué dans la nuit. « Il a donné sa vie pour la sécurité d’Israël », a déclaré le Premier ministre mercredi.
Le ministère de la Santé de Gaza a précisé que depuis le 11 octobre, 211 Palestiniens avaient été tués dans les frappes israéliennes. En l’absence de surveillance indépendante sur le terrain, le ministère est la principale source de données sur les victimes, utilisée par des groupes humanitaires, des journalistes et des organismes internationaux. Ses chiffres ne différencient pas entre civils et combattants et ne peuvent être confirmés de manière indépendante.
Dr. Hasan AlShaer, directeur médical du complexe hospitalier Shifa à Gaza, a indiqué que 20 personnes tuées et 50 blessées lors des frappes récentes avaient été prises en charge par l’hôpital dans les dernières 24 heures. « Plus de 100 personnes sont mortes ici depuis le début du cessez-le-feu — au moins un quart d’entre elles étaient des enfants », a déclaré AlShaer dans un communiqué partagé par l’organisation caritative Medical Aid for Palestinians.
Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA) a déclaré que plus de 600 000 Palestiniens avaient traversé Gaza depuis le début de la trêve, avec environ 80 % retournant dans le nord suite à des ordres de déplacement préalable. « Des incidents mortels ont été signalés alors que les rapatriés tentent de dégager les décombres de maisons endommagées dans le nord », a précisé l’OCHA, « soulignant le besoin urgent de matériaux d’abri d’urgence ».
Dans une déclaration mercredi, Hamas a accusé Israël de chercher à saper l’accord de cessez-le-feu. « Cette escalade insidieuse contre notre peuple à Gaza révèle une intention israélienne claire d’imposer de nouvelles réalités par la force », a déclaré le groupe. Hamas a également accusé les États-Unis de « complicité » dans les frappes, en affirmant que l’administration Trump tenait une « position biaisée » tandis que le groupe reste « engagé à respecter le cessez-le-feu ».
Israël a accusé Hamas d’avoir mis en scène une prétendue récupération de restes à Gaza dans le cadre de son obligation de retourner les corps des otages israéliens — 13 d’entre eux demeurant introuvables.
Shosh Bedrosian, porte-parole du bureau de Netanyahu, a déclaré qu’une vidéo publiée mardi montre des combattants de Hamas jetant le corps de Tzarfati avant de le présenter aux responsables de la Croix-Rouge. « Ils ont trompé Israël, trompé le président Trump, trompé les États-Unis et trompé le monde », a affirmé Bedrosian.
Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a indiqué que son personnel n’était pas au courant de la manipulation du corps avant la remise. « Il est inacceptable qu’une fausse récupération ait été mise en scène alors que tant dépend du respect de cet accord », a déclaré le CICR.
Le Forum des familles d’otages et de disparus a condamné les actions de Hamas, les qualifiant d’« autre acte de tromperie et de cruauté destiné à torturer les familles et à saboter l’accord ».