Négociations nucléaires à Genève : l’Iran refuse toute concession
À Genève, les Européens et les Iraniens se rencontrent ce mardi 26 août pour tenter à nouveau de négocier sur le programme nucléaire. Face à la menace de rétablissement des sanctions de l’ONU, Téhéran joue la carte du temps et refuse de faire des concessions concernant l’enrichissement d’uranium, rapporte TopTribune.
Cette réunion est décrite par un diplomate français comme la dernière chance avant que la troïka européenne (France, Allemagne, Royaume-Uni) envisage le Snapback, qui entraînerait un retour des sanctions du Conseil de sécurité contre l’Iran, comme c’était le cas avant l’accord de 2015 (JCPOA). Les Européens souhaitent brandir cette menace dans les jours à venir pour inciter Téhéran à négocier, ralentir la progression de son programme nucléaire et obtenir des garanties sur un moratoire en matière de missiles balistiques.
Actuellement, Téhéran cherche à gagner du temps tout en assouplissant la pression économique et juridique, sans être contraint d’abandonner son programme d’enrichissement d’uranium, qu’il considère essentiel pour ses ambitions nucléaires. Le guide suprême, Ali Khamenei, a clairement rejeté toute nouvelle négociation avec les États-Unis, affirmant lors d’une intervention le 24 août que les relations ne s’amélioreraient jamais, qualifiant d’ « superficiels » ceux qui pensent que des négociations peuvent apporter une solution, ce qui inclut de nombreux dignitaires du régime.
Les Européens semblent faire une erreur de lecture de l’ « équation iranienne », en la réduisant à une confrontation entre Téhéran et l’Occident sur des questions nucléaires et balistiques. Pour Khamenei, sa peur principale demeure une nouvelle révolte populaire qui pourrait menacer son régime. Tant qu’il détient des instruments de pression — nucléaire, otages, milices armées — il ne cèdera pas. Par conséquent, sans déclenchement du Snapback, les Européens pourraient ne rien obtenir de significatif.
Concernant l’état du programme nucléaire iranien, celui-ci a subi d’importants dommages à la suite des frappes américaines de juin dernier, entraînant une perte d’environ deux mille milliards de dollars d’investissements. Bien que le programme ait été affecté, sa capacité de développement reste intacte, avec des compétences en enrichissement et la possibilité de reconstituer des parcs de centrifugeuses avancées.
Les perspectives d’un accord à l’issue des discussions semblent faibles. La question qui se pose est de savoir si le régime acceptera la proposition européenne de reporter le snapback de six mois. Cela relèverait d’une nouvelle concession européenne, permettant à Téhéran de gagner du temps.
Si aucun accord n’est atteint, le régime continuera à développer ses capacités nucléaires, ce qui risque d’entraîner des tensions militaires supplémentaires et des frappes potentielles. À l’intérieur du pays, le régime persistera dans sa répression. La seule option viable serait une fermeté accrue. Si Khamenei perçoit que le snapback sera activé le 31 août, alors l’Europe pourrait être prise au sérieux, ce que la population iranienne espère aujourd’hui.