Quelque 25 000 policiers et militaires seront mobilisés pour sécuriser l’événement, après une campagne marquée par deux tentatives d’assassinat contre le républicain.
Huit ans après sa première investiture, Donald Trump deviendra le 47e président des Etats-Unis, lundi 20 janvier, à Washington. L’acmé de quatre jours de festivités, dans un froid annoncé comme polaire, qui a forcé à réorganiser une partie de la cérémonie en intérieur. En 2017, l’événement avait entraîné des protestations et des violences dans les rues de la capitale. Lundi, des centaines de milliers de spectateurs sont attendus pour cette cérémonie retransmise en direct sur France 2 et sur franceinfo, à partir de 16 heures. Voici le programme.
Un programme bouleversé par le froid
Cette cérémonie d’investiture 2025 s’annonce comme la plus froide depuis quarante ans et celle de Ronald Reagan en 1985, où les températures étaient descendues à -14°C, relaie CNN(Nouvelle fenêtre). D’après les prévisions, les températures chuteront à -6°C lundi. Vendredi, Donald Trump a donc annoncé qu’une partie de la cérémonie se tiendrait en intérieur, dans la rotonde du Capitole pour la prestation de serment et les autres discours, et dans un stade, la Capital One Arena, pour la parade qui doit suivre. Le président élu a justifié son choix sur sa plateforme Truth Social, évoquant des conditions météo « dangereuses » pour le public et le personnel de sécurité.
Une prestation de serment au Capitole
Avant le président, c’est son vice-président, JD Vance, qui sera investi. Donald Trump prêtera serment autour de midi, heure de Washington (18 heures à Paris). La main sur une Bible, il jurera de « préserver, protéger et défendre la Constitution » dans la rotonde du Capitole, siège du Congrès. Un bâtiment que certains de ses partisans avaient pris d’assaut, le 6 janvier 2021, pour tenter d’empêcher la certification de la victoire de Joe Biden, chauffés à blanc par un discours du candidat républicain sur une élection « volée« , selon lui.
Donald Trump prononcera ensuite son discours d’investiture, avant les adieux officiels du président sortant Joe Biden et Kamala Harris, vice-présidente et candidate malheureuse à la présidence en novembre.
Il sera alors temps pour le nouveau président de signer les documents officialisant des nominations à des postes importants de son administration, mais aussi des « executive orders », des décrets qui ont le même pouvoir qu’une loi. Donald Trump pourrait en signer une centaine au premier jour de son mandat, selon l’agence AP(Nouvelle fenêtre).
Suivra le traditionnel défilé, délocalisé de l’immense esplanade du Mall à la Capital One Arena, avec 7 500 participants annoncés, dont des groupes militaires, universitaires et même équestres, avant l’arrivée du nouveau président à la Maison Blanche.
Trois autres prises de parole de Donald Trump sont prévues durant la soirée, au cours de laquelle une série de bals est traditionnellement organisée. Une cérémonie à la cathédrale nationale refermera le chapitre de l’investiture, mardi.
Une cérémonie sous haute sécurité
Après une campagne électorale marquée par la violence et deux tentatives d’assassinat visant Donald Trump, la première en plein meeting, Washington connaîtra un déploiement de sécurité sans précédent. Et ce, même si la ville s’attend à accueillir moins de visiteurs que pour la première investiture de Donald Trump il y a huit ans, lorsque les autorités avaient prévu jusqu’à un million de personnes.
Quelque 25 000 policiers et militaires seront mobilisés et 48 km de clôtures anti-escalade, un record, ont été érigées autour du périmètre de sécurité, dessiné avant qu’une partie de l’événement soit relocalisé en intérieur. « Nous avons un plan de sécurité un peu plus solide » que les années précédentes, a déclaré Matt McCool, un agent du Secret Service chargé de la protection des personnalités politiques. « Un ensemble de mesures de sécurité visibles et invisibles » ont été mises en place et les invités à la cérémonie seront soumis à des contrôles approfondis.
Les multimilliardaires de la tech aux premières loges
En plus de l’incontournable Elon Musk, l’homme le plus riche du monde devenu l’un des proches de Donald Trump (et l’un de ses principaux soutiens financiers), d’autres milliardaires de la tech sont attendus. Parmi eux, Jeff Bezos, le patron d’Amazon, et Mark Zuckerberg, celui de Meta, qui, après des années de discours progressiste, se rapproche de la ligne idéologique du nouveau président.
Les trois entrepreneurs « occuperont une place de choix lors de la cérémonie », écrit le site de la chaîne NBC(Nouvelle fenêtre), citant une source impliquée dans l’organisation de l’événement. Les patrons d’Apple, Tim Cook et d’OpenAI, Sam Altman, seront également présents selon Bloomberg(Nouvelle fenêtre), tout comme celui du réseau social TikTok, Shou Chew, selon les informations du New York Times(Nouvelle fenêtre).
Des chefs d’Etat et dirigeants de partis d’extrême droite attendus
Barack Obama, à qui Donald Trump avait succédé lors de son premier mandat en 2017, sera présent. Comme les deux autres anciens présidents et leur épouse, Bill et Hillary Clinton, et George et Laura Bush, selon la presse américaine. Deux absences seront remarquées : celles de l’ancienne Première dame Michelle Obama et de l’ancienne présidente démocrate de la Chambre des représentants Nancy Pelosi.
Traditionnellement, aucun chef d’Etat ou de gouvernement étranger n’est convié à cette cérémonie, mais Donald Trump en a décidé autrement. Le président argentin ultralibéral Javier Milei, qui s’entend très bien avec le milliardaire, a confirmé avoir reçu son invitation, ainsi que celui du Salvador, Nayib Bukele, qui se qualifie lui-même de « dictateur cool ».
En Europe, des figures d’extrême droite ont annoncé leur présence. Les Premiers ministres d’extrême droite italienne Giorgia Meloni et hongrois Viktor Orban devraient faire le déplacement. Tout comme l’élu britannique Nigel Farage, président du parti pro-Brexit Reform UK, ou encore, en Allemagne, l’un des dirigeants de l’AfD, Tino Chrupalla.
Une délégation d’élus des Patriotes pour l’Europe, troisième force du Parlement européen située à l’extrême droite de l’échiquier politique, a fait savoir qu’elle serait présente. Côté français, le Rassemblement National sera représenté par Louis Aliot, Julien Sanchez et Alexandre Sabatout. Marion Maréchal est également invitée, tout comme le leader de Reconquête Eric Zemmour ainsi que la députée européenne Sarah Knafo.
Sur scène, les Village People et une star de la country
Après les stars hollywoodiennes Lady Gaga et Jennifer Lopez en 2021, la chanteuse country Carrie Underwood et le ténor Christopher Macchio participeront à la cérémonie. La première, qui a lancé sa carrière en remportant l’émission « American Idol » en 2005, doit interpréter le morceau patriotique America the Beautiful. Le second, que Donald Trump a comparé à Luciano Pavarotti, entonnera l’hymne américain.
Accusé de menacer les libertés individuelles et les droits des minorités, Donald Trump a souvent été boudé par les grandes vedettes de la musique et du spectacle. Mais le groupe Village People a accepté d’animer les festivités. Son tube disco Y.M.C.A., considéré comme un hymne de la communauté gay dans les années 1970-1980, est devenu un passage incontournable des meetings de Donald Trump. Comme à son habitude, le milliardaire devrait esquisser quelques pas de danse sur ce morceau légendaire.
« Nous pensons que la musique devrait être partagée à travers l’éventail politique et non pas réservée à un seul parti. Mais la triste vérité est que si notre candidate préférée (Kamala Harris) avait gagné, Village People n’aurait jamais été invité à se produire lors de son investiture. Elle aurait choisi des gens comme John Legend et Beyoncé, etc. », a justifié sur sa page Facebook(Nouvelle fenêtre) le fondateur du groupe, Victor Willis.