Une victoire pour les baleines. La commission de contrôle des fichiers (CCF) d’Interpol a levé ce mardi la notice rouge concernant le militant écologiste Paul Watson, défenseur emblématique de ces animaux. Son arrestation avait été sollicitée par le Japon, rapporte TopTribune.
« Ce n’est pas un jugement sur le fond du dossier, ou sur ces événements qui ont eu lieu en 2010, mais une décision basée sur les règles d’Interpol en matière de gestion des données », a déclaré un porte-parole d’Interpol. La décision de la CCF a été prise à la lumière de nouveaux faits, incluant le refus du Danemark d’extrader M. Watson. La commission a estimé qu’une arrestation du militant via cette notice rouge, initialement suspendue en avril, serait « disproportionnée » au vu des accusations portées contre lui. Selon la CCF, ce dossier a révélé un « engagement proactif et répété des autorités japonaises », soulignant ainsi l’élément stratégique et symbolique de cette affaire, au-delà de son intérêt réel.
Cinq mois de détention au Groenland
Dans un communiqué, William Julié, avocat de Paul Watson, a précisé que la CCF avait jugé cette notice rouge « pas conformes aux standards d’Interpol », mettant en avant la nature disproportionnée des charges, la probable implication indirecte de M. Watson, le temps considérable écoulé depuis les événements allégués, ainsi que le refus du Danemark d’extrader son client. Il a également noté que plusieurs autres pays avaient choisi de ne pas répondre favorablement aux demandes nippones d’arrestation ou d’extradition.
Paul Watson, âgé de 75 ans, a passé cinq mois au Groenland avant que le Danemark ne rejette la demande d’extradition du Japon, qui l’accuse d’être coresponsable de dommages et blessures à bord d’un navire baleinier japonais en 2010, dans le cadre d’une campagne menée par l’ONG Sea Shepherd. Il a pu retourner à Paris, où il réside depuis dix ans, le 20 décembre. Les notices rouges émises par Interpol constituent des demandes de localisation d’une personne suspecte et de son arrestation provisoire en attendant une éventuelle extradition, bien qu’elles n’aient pas la valeur juridique d’un mandat d’arrêt.