Près de treize ans après les attentats de 2012 ciblant la communauté juive de Toulouse, la recrudescence des actes antisémites ces derniers mois suscite de vives inquiétudes. Ce mardi matin, un tag « Finance Israël Stop génocid » a été découvert sur la vitrine d’une agence AXA, rue Fronton à Toulouse, illustrant la montée de l’intolérance. Deux jours auparavant, une inscription haineuse avait été trouvée sous la plaque d’un médecin juif dans le quartier Jean-Jaurès, provoquant l’ouverture de deux enquêtes, rapporte TopTribune.
Ces incidents s’inscrivent dans une série de manifestations antisémites observées durant l’été, où des tags appelant au meurtre des Juifs ont été découverts dans plusieurs quartiers de la Ville rose. De plus, le 2 septembre, un individu a été vu dans un café, portant un maillot affichant « arracheur de kippa ». Ce mardi 9 septembre, cet individu a été placé sous contrôle judiciaire.
Une série d’actes antisémites cet été
Dans le contexte de cette montée de la haine antisémite, quatre tags ont été inscrits dans différents quartiers de Toulouse, témoignant d’un climat de violence croissant. Léna Chicheportiche, présidente de l’antenne toulousaine Tous 7 octobre, souligne la gravité de la situation. « Pour les Juifs, cet été a été particulièrement violent », déclare-t-elle.
Les inquiétudes grandissent au sein de la communauté juive. Laura, qui a découvert un tag sur la porte d’un voisin en juillet, témoigne : « Je ressens vraiment une banalisation des violences antisémites. » Léna Chicheportiche partage cette perspective, ajoutant que depuis le 7 octobre, une haine anti-juive est devenue décomplexée à Toulouse.
« Un antisémitisme débridé qui continue de s’installer »
Dominique Reynié, politologue, relève que l’antisémitisme s’est ancré en France, particulièrement parmi les jeunes, alimenté par les réseaux sociaux. « Nous assistons à une montée non seulement des préjugés, mais également de l’approbation de comportements agressifs envers les Juifs », affirme-t-il. Après le 7 octobre, un antisémitisme libéré a été observé, sans réaction empathique significative de la part du public.
Vague de départs depuis le 7 octobre 2023
Ce climat anxiogène engendre une nouvelle vague d’alyas, avec une centaine de personnes quittant ou souhaitant quitter Toulouse pour Israël depuis les crimes du Hamas ce jour-là. La communauté juive, qui est passée de 20 000 à environ 12 000 personnes en dix ans, subit une véritable onde de choc, selon une responsable anonyme.
Les autorités politiques expriment leur indignation face aux actes antisémites, mais les socialistes ont également réagi en publiant une tribune intitulée « Honte sur notre ville : Toulouse, ce n’est pas ça ! ». Selon la police nationale, les actes antisémites dans le département ont fortement augmenté, passant de 13 à 27 rapports entre les périodes de janvier à juin pour les années 2024 et 2025.
Des banderoles arrachées « en moins de 24 heures »
Pour sensibiliser à la situation des 48 otages israéliens détenus depuis 700 jours par le Hamas, des militants de Tous 7 octobre ont déployé des banderoles à Toulouse. Cependant, dès le lendemain, plusieurs de ces banderoles ont été arrachées, témoignant d’une réelle hostilité face à ce message de paix.