Les images prises par satellite permettent d’observer la quantité de sédiments charriés par les eaux, signe de la puissance des éléments.
La presse espagnole parle désormais des « inondations du siècle » pour qualifier la catastrophe qui a frappé le sud-est du pays. Les pluies violentes et les crues ont laissé une empreinte considérable sur les territoires concernés, notamment dans la région de Valence.
Cette image satellite du programme Landsat de la Nasa montre l’ampleur de la catastrophe qui a fait chavirer le destin de populations entières. On y distingue les importants rejets de sédiments, de couleur marron, drainés par les cours d’eau jusqu’à la mer Méditerranée.
Les boues ont aussi envahi le parc naturel de l’Albufera, une lagune protégée, elle aussi teintée de sédiments sur les images.
La recherche de survivants se poursuit
Ces rejets, charriés par les rivières de la province, sont également visibles dans cette image satellite produite mercredi par le projet européen Copernicus. La mer est souillée aux environs de Valence, mais également de Cullera, plus au sud, à l’embouchure du fleuve Jucar.
La Guardia civil a par ailleurs tourné des images aériennes au-dessus de Benicarlo, une commune côtière située à quelques kilomètres au nord de Valence. Celle-ci est située à l’embouchure de la Rambla de Cervera, un cours d’eau d’une cinquantaine de kilomètres. Là encore, les boues charriées par la crue ont été rejetées dans la mer. L’origine terrestre des rejets ne fait aucun doute, puisque l’eau du port, protégée par une digue, a elle conservé une couleur claire.
Jeudi après-midi, les dernières images disponibles suggéraient que les boues étaient progressivement évacuées par les courants marins en direction du sud. Le bilan, toujours provisoire, des inondations qui ont ravagé cette semaine le sud-est de l’Espagne s’établit désormais à 158 morts, selon un communiqué des services de secours.
La recherche de survivants se poursuit toujours dans les zones touchées, tandis que les habitants tentent, tant bien que mal, de nettoyer les rues et les habitations recouvertes d’une boue visqueuse. La région est régulièrement touchée, à l’automne, par un phénomène de « goutte froide », une dépression qui provoque des pluies diluviennes, parfois pendant plusieurs jours. Mais elle a atteint cette année une ampleur inédite.