Le gouvernement souhaite que les médecins généralistes puissent prescrire le Wegovy et le Mounjaro pour que davantage de malades y aient accès. Le sujet a été évoqué et confirmé par la ministre de la Santé Catherine Vautrin, Yannick Neuder, ministre de la Santé et de l’Accès aux soins, accompagnés de Marc Ferracci, ministre de l’Industrie, lundi 26 mai. Les ministres inauguraient à Chartres une extension de l’usine du laboratoire danois Novo Nordisk qui fabriquera notamment du Wegovy. Le Mounjaro est quant à lui produit par le groupe pharmaceutique américain Eli Lilly, qui possède une usine en Alsace.
Ces deux médicaments ont des effets jugés spectaculaires. En moyenne, un patient perd 15% de son poids avec ces médicaments c’est-à-dire généralement plusieurs dizaines de kilos en quelques semaines ou quelques mois. Ces deux médicaments se prennent en réalisant une injection dans le ventre chaque semaine. Ils sont vendus en France depuis plusieurs mois mais ne sont pas encore remboursés, et coûtent environ 300 euros par mois.
Un enjeu à élargir cette prescription
Aujourd’hui, seuls des médecins très spécialisés peuvent les prescrire. Il s’agit des médecins spécialisés en endocrinologie-diabétologie-nutrition ou compétents en nutrition et ils sont peu nombreux. Dans certaines situations, il faut parfois attendre deux mois, au pire un an, pour avoir un rendez-vous. Un accès difficile, alors qu’aujourd’hui la moitié des Français est en situation de surpoids ou d’obésité.
Il s’agit concrètement d’une procédure assez formelle qui doit être lancée pour que les médecins généralistes puissent être autorisés à prescrire car aujourd’hui, ils peuvent seulement renouveler les ordonnances. L’Agence de sécurité du médicament va lancer cette procédure, qui après une phase contradictoire devrait aboutir, nous disent nos sources, dans un mois environ.
Mais tout le monde ne pourra pas se faire prescrire le Wegovy ou le Mounjaro : l’idée n’est pas d’en bénéficier si on a seulement trois kilos à perdre avant l’été… Jusqu’à présent, seules peuvent y prétendre les personnes atteintes d’obésité importante, avec un indice de masse corporelle égal ou supérieur à 35, et chez qui les régimes et traitements ont échoué. Des personnes donc qui souffrent de cette maladie chronique, une maladie à l’origine de 18 autres pathologies, comme le diabète de type II par exemple.
Selon Catherine Vautrin, cette prescription par les médecins généralistes, « ça fait partie des choses qui sont en phase de finalisation« , a-t-elle précisé, à Chartres. Et Yannick Neuder d’ajouter : « Nous sommes pour l’instant dans un recueil de données, mais nous souhaitons avancer sur ce sujet, et si possible avant l’été« . Les deux ministres ont ainsi confirmé que l’Agence de sécurité du médicament (ANSM) doit annoncer être entrée « dans un principe d’interrogation des prescripteurs pour pouvoir faire remonter les bonnes pratiques ».