Le 20 août 2025, Eurostat a dévoilé que l’inflation annuelle dans la zone euro s’établissait à 2 % en juillet, identique à celle de juin. Dans l’ensemble de l’Union européenne, la hausse des prix est plus prononcée, atteignant 2,4 %. Bien que ces chiffres puissent sembler rassurants et conformes à l’objectif de stabilité de la Banque centrale européenne, ils masquent des réalités variées pour les consommateurs en fonction des pays et des catégories de dépenses, rapporte TopTribune.
Inflation : l’impact sur le quotidien
Selon l’analyse d’Eurostat, les services ont connu la plus forte augmentation annuelle en juillet, avec une hausse de 3,2 %. Cela englobe des dépenses essentielles comme les loyers, les assurances, les transports, ainsi que certains services de santé et d’éducation. Ces éléments représentent +1,46 point dans le calcul de l’inflation globale. Ainsi, même si l’inflation moyenne apparaît modérée, les ménages ressentent intensément l’augmentation du coût de la vie via ces postes incontournables.
Un autre contributeur à cette hausse est l’alimentation, l’alcool et le tabac, ayant crû de 3,3 % sur une année. Cette catégorie contribue pour +0,63 point à l’indice global. Ces dépenses sont également incontournables, augmentant ainsi la pression sur le budget alimentaire. En revanche, les biens industriels hors énergie (vêtements, électroménager, mobilier) affichent une progression plus faible, à +0,8 %.
Enfin, l’énergie offre une légère respiration aux consommateurs : les prix ont chuté de 2,4 % sur un an, impactant négativement l’indice global (−0,23 point). Cependant, cette baisse ne compense en rien l’augmentation des autres catégories de consommation essentielles au quotidien.
Des disparités notables entre les pays européens
Derrière la moyenne de 2 % dans la zone euro, les situations diffèrent grandement d’un pays à l’autre. En juillet, les ménages chypriotes ont bénéficié de la plus faible inflation de l’Union, avec une augmentation de seulement +0,1 %. En France, l’inflation est limitée à 0,9 %, tandis qu’en Irlande, elle s’élève à 1,6 %. À l’inverse, certaines nations éprouvent encore des hausses de prix alarmantes. La Roumanie affiche une inflation annuelle de +6,6 %, suivi par l’Estonie à +5,6 % et la Slovaquie à +4,6 %. Pour les consommateurs de ces pays, la stabilité affichée au niveau européen ne se reflète pas dans leur quotidien.
Le taux global de 2 % est cependant exactement l’objectif que la Banque centrale européenne aspire à atteindre à moyen terme. En théorie, une telle stabilité devrait apaiser les ménages quant à l’évolution de leurs dépenses. Néanmoins, dans la pratique, l’expérience des consommateurs diverge. Les prix des services et de l’alimentation, qui sont inévitables, continuent d’augmenter à un rythme supérieur à la moyenne.
La mesure dite « sous-jacente », qui exclut les produits énergétiques et les éléments les plus volatils, a d’ailleurs atteint 2,3 % en juillet 2025. La tendance générale reste à la hausse pour les biens et services fréquemment consommés. Si les prix de l’énergie devaient remonter dans les mois à venir, l’équilibre actuel pourrait rapidement être bouleversé.