"Inculture, imposture et forfaiture : un jardin patrimonial au centre d'une lutte politique médiatisée"

« Inculture, imposture et forfaiture : un jardin patrimonial au centre d’une lutte politique médiatisée »

10.08.2025 08:43
2 min de lecture

La polémique grandit autour de la transformation en œuvre d’art du jardin du Carmel de Pamiers, situé en Ariège. L’opposition a dénoncé cette initiative qu’elle qualifie de potentiel « décharge », tandis que la majorité municipale a réagi en pointant une « incitation au vandalisme », rapporte TopTribune.

Rapidement, le groupe d’opposition Pamiers citoyenne a critiqué cette reconversion artistique, et la réponse de la majorité ne s’est pas faite attendre. Ce sujet est devenu central dans un combat politique préexistant, exacerbé par la perspective des élections municipales, ponctué de débats houleux et de démissions en cascade.

Dans un communiqué émis le 8 août, la maire Frédérique Thiennot et son adjoint à la culture, Jean-Luc Lupieri, ont réagi aux critiques formulées par le conseiller municipal Xavier Malbreil. Ce dernier avait qualifié l’œuvre, prévue par l’artiste Florence Garrabé, de « rebut automobile », promettant qu’en cas de victoire électorale, il ferait tout pour la démolir. Leur communiqué, aux termes cinglants, affirmait : « Inculture, imposture, forfaiture : la faute politique de Xavier Malbreil ».

Une atteinte à la liberté de création

Les auteurs de ce communiqué ont tenu à préciser : « Il y a des mots qui ne peuvent être prononcés sans en mesurer la portée. Lorsqu’un élu appelle publiquement à « mettre à la casse » une œuvre d’art, sous prétexte d’avoir été vacataire à l’université, il ne formule pas une opinion : il incite au vandalisme ! Dans une démocratie, un responsable public ne peut inciter impunément à la destruction d’une œuvre validée par les institutions culturelles. »

Xavier Malbreil a contesté l’idée d’inaliénabilité de l’œuvre. En réponse, la municipalité a souligné que le jardin du Carmel avait été à l’abandon pendant une décennie. « Nous avons simplement souhaité le rendre accessible au public en intégrant une démarche artistique élaborée avec des professionnels, respectant l’histoire du lieu et une approche écologique. De plus, ce jardin est déjà protégé en tant que monument historique », ont-ils ajouté.

Un discours de censure

Les signataires du communiqué ont avancé que le différend allait au-delà d’une simple divergence artistique. « Il s’agit d’un discours totalitaire, qui menace le principe même de la création. Appeler à détruire une œuvre dérangeante, c’est saper les valeurs républicaines », ont-ils insisté. Ils ont fait savoir que les artistes, « profondément choqués », envisagent des actions juridiques contre Malbreil.

La ville de Pamiers a réaffirmé son soutien indéfectible envers la création et l’expression artistique. Elle a également rappelé que plusieurs éléments significatifs du paysage urbain local sont déjà protégés, tels que la place Milliane et le canal découvert à Loumet.

Enfin, le communiqué souligne l’importance d’interroger les implications de tels discours appelant à la destruction d’œuvres artistiques, considérant cela comme un signe alarmant contre la culture, l’art, et la démocratie.

Laisser un commentaire

Your email address will not be published.

Dernières nouvelles

À NE PAS MANQUER