"Ils ne nous briseront pas" : malgré les appels à l'apaisement, à Odessa, les Ukrainiens continuent de subir les frappes russes
"Ils ne nous briseront pas" : malgré les appels à l'apaisement, à Odessa, les Ukrainiens continuent de subir les frappes russes

« Ils ne nous briseront pas » : malgré les appels à l’apaisement, à Odessa, les Ukrainiens continuent de subir les frappes russes

10.03.2025
2 min de lecture

L’Ukraine se prépare à des discussions cruciales avec les États-Unis en Arabie saoudite mardi alors que le pays continue à faire face à des frappes russes massives.

Volodymyr Zelensky est attendu, lundi 10 mars, en Arabie saoudite pour un entretien avec le prince Salmane, avant une rencontre mardi entre des délégations ukrainiennes et américaines. Pendant ce temps, l’Ukraine continue à faire face à des frappes massives de la part de la Russie(Nouvelle fenêtre). Selon Kiev, 870 drones et 80 missiles ont été lancés en une semaine par la Russie à travers tout le pays, lancés depuis les territoires occupés, comme la Crimée.

En entrant dans la ville d’Odessa, les stigmates des récentes frappes de drones sont aussitôt visibles. Ce garage automobile, a été touché par deux drones dans la nuit de vendredi à samedi. Devant les décombres encore fumants, Vitali, un employé du garage, est encore sous le choc et ne mâche pas ses mots pour désigner l’ennemi : « Deux drones sont tombés, un juste ici, et l’autre sur un mur derrière. Oui, il y en avait deux. Mais ça va aller. Il n’y a pas eu de victimes, tout va bien. De toute façon, ils ne nous briseront pas. Ces gros bâtards de Russes. »

Ce garage automobile d'Odessa a été touché par deux drones dans la nuit du 8 mars 2025. (MARTIN TROADEC / FRANCEINFO / RADIO FRANCE)
Ce garage automobile d’Odessa a été touché par deux drones dans la nuit du 8 mars 2025. (MARTIN TROADEC / FRANCEINFO / RADIO FRANCE)

Casquette et barbe bien taillée, à 23 ans, David est employé municipal – service de la voirie. Pour lui, ce n’est pas un hasard si en ce moment, les frappes se multiplient sur la ville. « C’est lié à l’arrêt de l’aide militaire américaine, explique David. Ils nous ont aidés, aidés et aidés. Et maintenant, d’un coup, surtout au moment où c’est le plus difficile, ils nous disent : ‘Débrouillez-vous seuls’. Donc je pense que c’est lié. »

« Tu n’as pas d’autre choix que de te construire une forteresse intérieure »

Diana est avocate. À 32 ans, elle est restée à Odessa depuis le début de la guerre à grande échelle, malgré les risques. « Mon appartement est situé en hauteur, raconte Diana. Et par mes fenêtres, je peux voir que c’est Star Wars toutes les nuits. Je peux vous dire que ce n’est pas très agréable à vivre. Tu n’as pas d’autre choix que de te construire une forteresse intérieure. Mais ces derniers jours, le nombre d’attaques sur la ville a augmenté, et donc le nombre de destructions aussi. »

Diana, à droite, confie qu'elle voit "Star Wars" toutes les nuits depuis sa fenêtre depuis le début de la guerre en Ukraine. (VIRGINIE PIRONON / FRANCEINFO / RADIO FRANCE)
Diana, à droite, confie qu’elle voit « Star Wars » toutes les nuits depuis sa fenêtre depuis le début de la guerre en Ukraine. (VIRGINIE PIRONON / FRANCEINFO / RADIO FRANCE)

Diana se bat pour que certains de ses clients obtiennent des compensations financières, via le Registre international des dégâts pour l’Ukraine, créé par le Conseil de l’Europe. Mais c’est loin d’être le plus important, selon elle. « Franchement, les dégâts matériels, c’est ce qu’il y a de moins grave, estime  l’avocate ukrainienne, ce n’est pas ce à quoi on prête le plus d’attention en ce moment. Ce qu’on ne compensera jamais, c’est la perte de vies humaines. »

« Pour une famille, perdre un proche, c’est une tragédie. Mais pour le monde qui nous observe, c’est juste des statistiques. »Diana, avocate à Odessa

à franceinfo

En temps de guerre, « il est important de garder son humanité », rappelle Diana qui ajoute : « Il ne faut pas nous laisser seuls. »

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