
Les évolutions des politiques énergétiques et agricoles suscitent actuellement de vives discussions, tant économiques qu’écologiques. La France s’apprête à conclure la troisième programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE3), et certains craignent que cela n’entraîne une augmentation des factures d’électricité, rapporte TopTribune. En parallèle, la COP30 (Conférence des Nations unies sur le climat) met en exergue les défis auxquels les petits agriculteurs font face en raison des changements climatiques. Ces événements interrogent notre faculté à progresser vers un avenir durable.
Un climat politique incertain
La situation politique en France est particulièrement instable ces jours-ci. L’écrivain Alexandre Jardin a qualifié cette période de « glaçante » sur le réseau social X, tandis que Fabien Bouglé, essayiste et directeur de la publication de la revue Transitions et énergies, a émis un cri d’alerte. Cette agitation coïncide avec les préparations de la PPE3, qui devra définir les ambitions énergétiques du pays pour la période 2025-2035 et réduire progressivement sa dépendance aux combustibles fossiles.
Le projet de PPE3 a été initialement présenté en novembre 2024, mais sa version définitive est toujours en attente après que François Bayrou, alors Premier ministre, ait reporté la signature du décret en juillet dernier, soulevant la nécessité d’une réindustrialisation pour améliorer la production. Ce délai fait suite à une mise en garde du Haut-commissaire à l’énergie atomique concernant les risques de « surcapacités » dans le secteur électrique.
https://x.com/AlexandreJardin/status/1977609780018512044
Impact économique et financier
Les changements dans le secteur énergétique génèrent des conséquences financières importantes. Hadrien Hainaut, directeur des programmes d’investissement climat à l’Institut pour le climat et l’économie (I4CE), indique que malgré les appréhensions d’une hausse des factures d’électricité, les prix actuels montrent une tendance à la baisse. Toutefois, un rapport de la Commission de régulation de l’énergie (CRE) rendu public en septembre 2025 révèle une augmentation de 20 % en euros constants (45 % en euros courants) sur la dernière décennie.
Cette hausse peut être attribuée à plusieurs éléments :
- la crise d’approvisionnement en gaz provoquée par le conflit en Ukraine,
- et une réduction de la production nucléaire due à des problèmes de corrosion sous contrainte entre 2022 et 2023.
Le vieillissement du parc nucléaire français pose des questions sur la nécessité de trouver rapidement des alternatives, que ce soit en développant les énergies renouvelables ou en construisant de nouveaux EPR.
Les énergies en agriculture : un double enjeu
Dans ce contexte énergétique délicat, il semble crucial de soutenir financièrement les sources d’énergie à faibles émissions de carbone, tout en considérant les enjeux environnementaux. La PPE prévoit également de contribuer à alléger la charge financière des Français en augmentant la taxation sur des combustibles fossiles comme le gaz et le pétrole. Hadrien Hainaut souligne que soutenir les ménages dans la réduction de leur consommation de ces combustibles pourrait prévenir de futures augmentations de prix.
La COP30, qui se déroulera à Belem, dans l’Amazonie brésilienne, du 10 au 21 novembre 2025, mettra en avant l’adaptation des petits agriculteurs face aux répercussions climatiques sur l’agriculture. D’après une étude de Family Farmers for Climate Action (FFCA), il serait nécessaire de consacrer un financement annuel de 443 milliards d’euros pour soutenir ces producteurs en première ligne.