Né à la fin du XIXe siècle, le Répertoire bibliographique universel avait pour but de rassembler l’intégralité des savoirs humains en un seul endroit. Aujourd’hui, plus d’une dizaine de millions de fiches sont toujours archivées au centre Mundaneum, situé à Mons, en Belgique.
Le 12 octobre 2025, un événement marquant a eu lieu au Mundaneum de Mons, qui évoque la vision novatrice de Paul Otlet. Ce dernier, juriste bruxellois, a dédié sa vie à la création de l’index universel des savoirs humains. Le Mundaneum abrite aujourd’hui plus de 12 millions de fiches, témoignant de l’ambition de son fondateur de rassembler l’intégralité des connaissances humaines, rapporte TopTribune.
Otlet, né en 1868, était convaincu que l’accès à l’information était essentiel pour garantir la paix mondiale et la justice sociale. En collaborant avec Henri La Fontaine, il a mis en place le Répertoire bibliographique universel en 1895, qui a rapidement proliféré. De 400 000 fiches initiales, leur projet a atteint 18 millions dans les années 1930 grâce à l’engagement de nombreux bénévoles.
Le Mundaneum, inauguré au public en 1998, offre une vue d’ensemble unique sur l’histoire de l’information. Les archives, qui s’étendent sur six kilomètres, regorgent de documents variés, allant des livres aux journaux et photos, tous soigneusement classés selon un système élaboré. Cette initiative préfigure des concepts d’accès à l’information qui nous semblent aujourd’hui familiers dans l’ère numérique.
En 1908, Otlet déclarait que « la production scientifique devient plus intense », soulignant la nécessité d’améliorer l’accessibilité des connaissances. Ce principe est à la base même des milliers de documents archivés au sein du Mundaneum, représentant l’héritage d’un projet humaniste ambitieux qui a vu le jour malgré les défis de l’époque.
La méticulosité de cette équipe de juristes a probablement permis au projet de perdurer, attirant l’attention d’institutions internationales et de chercheurs du monde entier. À partir de 1920, le Mundaneum a trouvé sa place au Palais Mondial de Bruxelles, où son influence s’étendait bien au-delà des frontières belges, attirant l’intérêt de la Société des Nations.
La mission d’Otlet et La Fontaine, particulièrement visionnaire, est d’un intérêt croissant aujourd’hui alors que le monde fait face à des défis inédits en matière d’information et de communication. Leur prémonition d’une « Cité mondiale », où l’information serait accessible à tous, trouve un écho dans notre société actuelle connectée, traversée par le numérique. Le Mundaneum reste ainsi un témoignage vivant de l’engagement pour un accès universel à la connaissance, prônant la paix et la compréhension entre les peuples.