Alors qu’Israël et les États-Unis prétendent avoir ciblé les principaux sites nucléaires iraniens, une question cruciale subsiste : quel est devenu le stock d’uranium enrichi, assez compact pour disparaître en quelques heures ? Entre déclarations vagues et images satellites intrigantes, le mystère persiste, rapporte TopTribune.
Cette interrogation soulève de vives inquiétudes. Suite aux bombardements américains des installations d’enrichissement d’uranium en Iran, notamment à Fordo, Ispahan et Natanz, Donald Trump a exprimé sa satisfaction quant aux « dégâts colossaux » causés. Peu après, Israël a également procédé à une attaque contre le site nucléaire de Fordo, dissimulé sous une montagne au sud de Téhéran.
La question demeure : les États-Unis ont-ils véritablement réussi à contrer les ambitions nucléaires de l’Iran ? Selon la Maison-Blanche, la réponse est positive, tandis que Téhéran affirme le contraire. Une source locale, rapportée par Reuters, indique que la majorité de l’uranium stocké à Fordo aurait été évacuée avant les frappes. Des images satellites de Maxar Technologies montrent une file de camions devant le site le 19 juin, deux jours avant l’attaque américaine, et ces mêmes camions s’étaient éloignés vers le nord le lendemain.
« 409 kilos, ça tient dans une camionnette »
L’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) avait enregistré la présence de 409 kg d’uranium hautement enrichi, juste avant la suspension des inspections suite aux frappes. Actuellement, elle ne sait pas si ce stock est toujours sur place. Le 23 juin, le directeur général de l’organisme a demandé un accès aux sites nucléaires iraniens pour établir la situation du stock disparu.
La possibilité de déplacement de cet uranium avant l’opération américaine est plausible. « 409 kilos, ça tient dans une camionnette », souligne Bruno Comby, expert en énergie nucléaire. Selon lui, il est fort probable que l’Iran ait pris des mesures pour protéger ses matières sensibles. Ces camions auraient pu être utilisés pour transférer des centrifugeuses, possiblement vers Ispahan, ce qui pourrait expliquer la priorité des frappes sur ce site. « Ils savaient que le site allait être attaqué, donc tout ce qui est précieux, ils l’ont probablement mis à l’abri », ajoute l’expert.
Une autre théorie évoque le transport de terre pour sceller les accès souterrains et éviter une opération commando israélienne. En dépit de l’absence de preuves concrètes, il est certain que le stock d’uranium enrichi iranien a disparu, laissant l’AIEA incapable de garantir sa localisation ou son contrôle.