Ébranlés par le rapprochement entre Washington et Moscou et sonnés par les virulentes attaques dont Volodymyr Zelensky a fait l’objet de la part de la Maison Blanche, les alliés de Kiev ont tenté dimanche de resserrer les rangs, avec, notamment, l’idée d’un financement de l’industrie ukrainienne d’armement.
On a appelé ça le « modèle danois ». Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a annoncé lundi 3 mars travailler avec ses alliés européens à une « position commune » pour tenter de convaincre le président américain Donald Trump de prendre en compte leurs intérêts face à la Russie, avec la priorité de parvenir à « une paix solide et durable, et (à un) bon accord concernant le fin de la guerre« , a souligné le chef d’Etat ukrainien.
L’une des principales mesures avancées porte notamment sur l’aide que les Européens pourraient lui fournir. La Grande-Bretagne a ainsi d’ores et annoncé une enveloppe de 1,6 milliard pour l’achat de 5 000 missiles antiaériens. Mais l’heure en Europe n’est plus tant à la livraison d’armement qu’au financement de l’industrie d’armement ukrainienne.
Des millions de drones déjà produits
Et en cela, le « modèle danois » pourrait donc devenir une idée européenne : le Danemark, pays riche allié de l’Ukraine, mais qui ne disposait pas d’un stock d’armement important, a entrepris de financer la production d’armements ukrainiens, faits en Ukraine, sur des chaînes de montage ukrainiennes. L’avantage: ce sont des productions très rapide. L’Ukraine fabrique en un mois autant de canons automoteurs qu’un armurier français, comme KNDS France peut en produire en trois mois.
L’Ukraine, grâce à ce « modèle danois », était donc en mesure, fin 2024, de produire sur son sol près de quatre millions de drones d’attaque sur une année. Des engins directement utilisables sur les fronts, et qui ont occasionné des dégâts importants dans les rangs de l’armée russe ces derniers mois.
D’autres pays riches, comme la Norvège, parlent aujourd’hui de puiser dans leurs fonds souverain – celui de la Norvège est le plus riche du monde – pour financer l’effort de guerre ukrainien. En 2024, Oslo en a engrangé la bagatelle de 213 milliards d’euros. Et les pays qui ne sont pas si riches peuvent eux trouver des mécanismes différents : Keir Starmer, le Premier ministre britannique, a promis à Volodymir Zelensky un prêt de 2,3 milliards de livres sterling pour financer son effort de guerre. Un prêt qui ne sera pas remboursé par l’Ukraine, mais par le produit des avoirs russes gelés en Grande-Bretagne.