Donald Trump et Vladimir Poutine vont s’entretenir mardi au sujet de l’Ukraine, et notamment en vue d’obtenir une trêve. Pourtant, en Ukraine, l’hypothèse d’un cessez-le-feu ne convainc pas.
Le Kremlin a confirmé lundi 17 mars que Vladimir Poutine et Donald Trump doivent s’entretenir mardi pour arracher un cessez-le-feu en Ukraine. lls se parleront au téléphone, pour la deuxième fois, officiellement, depuis le retour du républicain à la Maison Blanche en janvier. Dans le nord de l’Ukraine, dans la ville de Soumy, près de la frontière russe, certains Ukrainiens sont plutôt sceptiques.
Après 11 ans de guerre discontinue avec la Russie, les Ukrainiens rêvent de la paix mais pas à n’importe quel prix. « Je n’attends rien, strictement rien de ce coup de téléphone. Notre futur dépend exclusivement de nous et j’espère que l’Europe a enfin compris que si nous perdons cette guerre, après ce sera son tour », explique Andreï, un soldat de retour du front.
L’Europe, désormais prise en étau entre les États-Unis de Donald Trump et la Russie de Vladimir Poutine, a choisi son camp, celui de la démocratie incarnée par l’Ukraine. Elle est suspendue à ce coup de téléphone entre Washington et Moscou. « Ils vont se parler mais Vladimir Poutine ne s’arrêtera pas là », estime un autre Ukrainien.
« Si un accord de paix est conclu, cette paix ne sera pas durable ».Un habitant de Soumy, dans le nord de l’Ukraine
à franceinfo
« Dans trois, cinq ou dix ans, la Russie nous envahira encore et encore. Mais l’Ukraine ne deviendra jamais comme la Biélorussie », poursuit-il. La Biélorussie est surnommée « la dernière dictature d’Europe » et elle est un allié indéfectible de la Russie de Vladimir Poutine.
« Je veux que l’Ukraine reste l’Ukraine »
Les Ukrainiens épris de liberté ne veulent pas suivre l’exemple de la Biélorussie, à l’image de Marina, une étudiante en médecine convaincue que le chef du Kremlin ne respectera pas cette trêve. « Je veux que l’Ukraine reste l’Ukraine, assure la jeune femme. J’ai peur que la Russie profite de cette trêve pour se renforcer et fabriquer plus d’obus d’artillerie, et qu’au bout de 30 jours de cessez-le-feu, l’enfer s’abatte de nouveau sur nous avec plus de force ».
La confiance entre l’Ukraine et la Russie est en effet rompue depuis des années. Les deux ennemis s’accusent mutuellement de vouloir en découdre mais cela n’est pas un obstacle pour Washington. Selon le porte-parole de la Maison Blanche, « un accord de paix n’a jamais été aussi proche ».