Guerre en Ukraine et nucléaire iranien : détails de l'appel téléphonique entre Vladimir Poutine et Emmanuel Macron.

Guerre en Ukraine et nucléaire iranien : détails de l’appel téléphonique entre Vladimir Poutine et Emmanuel Macron.

02.07.2025 12:13
2 min de lecture

Le 1er juillet, Emmanuel Macron et Vladimir Poutine ont tenu une conversation téléphonique, marquant leur premier échange direct en près de deux ans. Cette discussion de deux heures a été centrée sur des divergences concernant l’Ukraine, tout en mettant en évidence un désir mutuel de relancer la coopération sur la question iranienne, rapporte TopTribune.

Une première conversation depuis septembre 2022

Cette communication est inédite depuis l’automne 2022, période durant laquelle les relations entre les deux dirigeants s’étaient considérablement détériorées. À ce moment-là, Emmanuel Macron avait accusé son homologue russe d’induire en erreur quant à ses intentions pacifiques à propos de l’Ukraine. L’appel du 1er juillet intervient dans un climat diplomatique tendu mais crucial, cherchant à relancer le dialogue, notamment sur la question irakienne, tout en maintenant des positions fermes relativement à l’Ukraine.

Ukraine : des positions toujours irréconciliables

Macron a réaffirmé le « soutien indéfectible » de la France à l’Ukraine, insistant sur la nécessité d’un cessez-le-feu rapide et d’une reprise des négociations. En retour, Poutine a soutenu qu’une paix ne pourrait être instaurée sans prendre en compte les « nouvelles réalités territoriales », faisant allusion à l’annexion de plusieurs régions ukrainiennes par la Russie. Le président russe continue de considérer ce conflit comme une résultante de l’ »hostilité occidentale » et d’une présence anti-russe en Ukraine.

La conversation intervient alors que les offensives russes sur le sol ukrainien s’intensifient. Selon les rapports de Kiev, 537 drones et missiles ont été lancés en une seule nuit le 29 juin. En représailles, l’Ukraine intensifie ses propres attaques à l’intérieur du territoire russe, comme l’a montré l’assaut du 1er juillet à Ijevsk visant une usine de drones. Sur le terrain, le climat de conflit s’intensifie, particulièrement dans les régions de Donetsk, Dnipropetrovsk et Soumy, résultant en une guerre de plus en plus extenuante et sans issue diplomatique imminente.

Iran : une volonté commune de coordination

Sur ce front, un consensus a été établi : les deux présidents, co-signataires de l’accord de Vienne de 2015 sur le nucléaire iranien, ont convenu de « coordonner » leurs efforts afin de réencadrer le programme nucléaire de Téhéran, particulièrement affecté par des frappes israéliennes et américaines récentes. Macron a souligné l’importance du respect du Traité de non-prolifération (TNP) et la nécessité pour l’Iran de collaborer avec l’AIEA. Poutine, tout en plaidant pour une résolution diplomatique, a rappelé le droit de l’Iran à développer un programme nucléaire civil.

Une diplomatie européenne en quête de rôle

Cet appel est perçu comme un message fort : la France aspire à retrouver sa place dans les négociations internationales. Avec le retour de Donald Trump, l’Europe s’inquiète pour son influence, spécialement concernant le dossier ukrainien. La politologue Tatiana Stanovaya a souligné que cette conversation ne signifiait pas que « l’Ukraine perd son soutien », mais reflète plutôt le désir de l’Europe de ne pas être passive si une issue diplomatique devait survenir.

Le président français a pris soin de tenir le président ukrainien Volodymyr Zelensky informé avant et après cet échange. Il est conscient que discuter avec Poutine est délicat, surtout dans un contexte où Kremlin refuse tout compromis. Cependant, Paris justifie cette initiative par l’urgence des enjeux régionaux et la nécessité d’établir des contacts, même limités. Les précédentes tentatives de dialogue direct, comme les négociations d’Istanbul, n’avaient abouti qu’à des échanges de prisonniers.

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