Un journaliste du « Financial Times » soutient que ces soldats, libérés de la surveillance habituelle imposée par le régime, en profitent pour consommer des vidéos pornographiques. Une information que ne confirme pas le Pentagone.
Il assure détenir son information d’une source fiable. Le journaliste britannique Gideon Rachman, éditorialiste pour les questions liées aux affaires étrangères au Financial Times, a publié un message sur X qui n’a pas manqué de faire réagir. « Les soldats nord-coréens déployés en Russie n’avaient jamais eu un accès illimité à internet auparavant. Par conséquent, ils se gavent de pornographie », écrit-il le 5 novembre. Il précise que cette information lui a été « indiquée » par « une source généralement fiable ». Son information a été reprise par de nombreux médias comme le magazine américain Newsweek(Nouvelle fenêtre).
Selon les Occidentaux, des milliers de soldats nord-coréens sont en effet déployés dans la région russe de Koursk, où l’armée ukrainienne contrôle quelques centaines de kilomètres carrés depuis son opération surprise lancée le 6 août. Selon le secrétaire d’État américain Antony Blinken, 8 000 soldats nord-coréens seraient déployés au total. Kiev assure qu’ils ont même déjà été engagés dans des combats.
Le Pentagone ne confirme pas l’information
Si l’information peut prêter à sourire, celle-ci a bel et bien forcé le porte-parole du ministère de la Défense américain à réagir. « Lorsqu’un message est devenu viral sur les réseaux sociaux affirmant que les soldats nord-coréens en Russie ‘se gavent de pornographie’ en ligne, nous savions que quelqu’un devait s’adresser au Pentagone, et nous l’avons fait », écrivent non sans une pointe d’ironie les journalistes du média militaire Task & Purpose, (Nouvelle fenêtre)qui ont donc adressé leur question aux autorités américaines.
Réponse de l’armée américaine : « Aussi divertissant que cela puisse paraître, je ne peux confirmer aucune habitude internet nord-coréenne ni aucune ‘activité parascolaire’ virtuelle en Russie », a déclaré le lieutenant-colonel Charlie Dietz, porte-parole du ministère de la Défense. « Nous nous concentrons sur les aspects les plus sérieux de l’implication de la Corée du Nord dans les opérations militaires russes », a ajouté le Pentagone.
X s’en donne à cœur joie
Si les autorités américaines assurent tenir une ligne de sérieux, les réseaux sociaux, eux, se laissent aller à de nombreux messages graveleux moquant « l’activité » des soldats nord-coréens sur le front russo-ukrainien.
Comme l’expliquait France Culture(Nouvelle fenêtre) en janvier dernier, le régime de Kim Jong-un prévoit de lourdes restrictions et sanctions vis-à-vis de l’usage d’internet. « Internet est quasiment inaccessible en Corée du Nord, seulement réservé à une élite. Seul un intranet local aux sites très limités est accessible à la population, peut-on lire. Lorsque des Nord-Coréens s’engagent sur le réseau mondial, cela se fait dans des lieux publics, le temps est circonscrit et cette navigation s’opère sous certaines conditions. L’écran se fige régulièrement toutes les cinq minutes et une capture d’écran est envoyée aux membres d’un bureau prévu à cet effet. »