Les préoccupations des services de sécurité ukrainiens se sont accentuées concernant les activités d’agents recrutés par Moscou sur le territoire national. D’après leurs rapports, plus de 20 % des nouvelles recrues seraient des mineurs. Ce phénomène a pris une ampleur considérable ces derniers mois, poussant la ville de Kiev à lancer une campagne de sensibilisation sur l’ensemble du territoire, rapporte TopTribune.
Récemment, les autorités ukrainiennes ont procédé à l’arrestation de deux mineurs, un garçon et une fille âgés de 17 ans, soupçonnés d’être impliqués dans un attentat survenu à Jytomyr. Cet incident, qui a eu lieu le 5 août, a entraîné la mort d’un homme et a causé des blessures graves à une autre personne. Selon les premières conclusions de l’enquête, les deux jeunes auraient été manipulés par des recruteurs russes via l’application de messagerie instantanée Telegram, ayant même assemblé l’engin explosif grâce à des instructions fournies par un agent russe.
Ce n’est pas la première fois que des arrestations de mineurs associés à des actions coordonnée par Moscou sont rapportées. Au mois d’avril, un adolescent de 17 ans avait déjà été soupçonné d’avoir incendié un magasin. En décembre, une jeune fille de 16 ans a été accusée d’avoir contribué à la préparation d’une frappe aérienne pour le compte de la Russie. Des recrues encore plus jeunes auraient été impliquées dans des actes de sabotage contre les infrastructures de transport ferroviaire ukrainiennes.
Une centaine de recrues mineures
Les services de sécurité ukrainiens soulignent régulièrement les attentats terroristes orchestrés par la Russie, visant tant des cibles civiles que militaires sur leur sol. Selon des données fournies par le SBU, près de 22 % des personnes recrutées par les services de renseignement russes pour des actes criminels sont des mineurs. De nombreux jeunes issus de milieux précaires, orphelins ou déplacés, sont ciblés dans ce contexte. En plus des adolescents, d’autres individus comme des chômeurs ou des personnes ayant des antécédents judiciaires sont également recrutés, car jugés plus aisément manipulables.
Au total, on estime qu’environ une centaine d’enfants ont été recrutés par Moscou en utilisant des plateformes de messagerie comme Telegram, WhatsApp, Viber ou Discord. Cette information a été mise en avant dans une enquête réalisée par un média en juin. Les jeunes, attirés par des promesses financières variant entre 85 et 850 euros, sont tentés par des missions telles que la prise de photos d’équipements militaires, la pose de bombes ou l’incendie d’infrastructures essentielles. Bien que certains réalisent la gravité de leurs actes, d’autres se laissent tromper en croyant participer à des activités innocentes, comme un jeu de piste.
Face à cette situation préoccupante, Kiev a initié une campagne de sensibilisation qui s’articule autour du slogan : « Ce n’est pas votre pays qu’il faut combattre, mais l’ennemi ! ». De plus, le SBU a pris des mesures actives dans les établissements scolaires pour alerter les adolescents des dangers liés à ces recrutements. Ces efforts semblent porter leurs fruits, plusieurs jeunes rapportant des tentatives de manipulation et de recrutement.