Guerre en Ukraine : comment Emmanuel Macron va plaider la cause de l'Europe face à Donald Trump lors de sa visite à Washington
Guerre en Ukraine : comment Emmanuel Macron va plaider la cause de l'Europe face à Donald Trump lors de sa visite à Washington

Guerre en Ukraine : comment Emmanuel Macron va plaider la cause de l’Europe face à Donald Trump lors de sa visite à Washington

24.02.2025
2 min de lecture

Le chef de l’Etat se rend aux Etats-Unis lundi avec pour objectif de replacer le Vieux Continent dans le jeu diplomatique, alors que son homologue américain ne cesse de se rapprocher du Kremlin pour mettre fin au conflit.

Une rencontre au sommet. Emmanuel Macron est en visite officielle à Washington, lundi 24 février, où il va rencontrer Donald Trump à la mi-journée (en fin d’après-midi dans l’Hexagone) pour aborder la guerre en Ukraine qui a débuté il y a tout juste trois ans. L’objectif du président de la République est clair : peser dans le jeu diplomatique et défendre les intérêts du Vieux Continent, alors que son homologue américain a opéré un rapprochement avec la Russie de Vladimir Poutine ces dernières semaines. Le chef de l’Etat a redit dimanche son engagement pour que « la sécurité des Européens sorte confortée » des négociations à venir, a-t-il écrit sur X(Nouvelle fenêtre). 

Pour défendre cette ligne, Emmanuel Macron va tenter de convaincre Donald Trump que s’allier avec le Kremlin n’est ni dans l’intérêt des Européens ni dans celui des Américains. Après une visioconférence avec des membres du G7, les deux dirigeants doivent se retrouver à midi heure locale (18 heures à Paris) pour un premier entretien bilatéral, puis déjeuner ensemble, avant de tenir une conférence de presse commune. « Je vais lui dire : ‘Au fond, tu ne peux pas être faible face au président Poutine. Ce n’est pas toi, pas ta marque de fabrique, pas ton intérêt' », a affirmé jeudi Emmanuel Macron lors d’un échange sur les réseaux sociaux.

Le président de la République se présente à Washington avec des « propositions d’action » qui ont été discutées avec d’autres dirigeants européens, assure l’Elysée, cité par Politico(Nouvelle fenêtre). Parmi eux notamment, le Premier ministre britannique, Keir Starmer, qui doit lui aussi rencontrer Donald Trump jeudi.

Stratégie militaire et intérêt économique

Emmanuel Macron va tenter de persuader le président américain que la Russie constitue une « menace existentielle » car Vladimir Poutine « ne respectera pas » forcément un cessez-le-feu, qui devra être vérifiable, précise un conseiller présidentiel à l’AFP. « Vous avez une puissance qui s’est surarmée (…) et qui continue de se surarmer. On ne sait pas où elle s’arrêtera aujourd’hui. Donc il faut qu’on agisse tous pour la contenir », a martelé Emmanuel Macron avant son départ pour Washington. « Si tu laisses l’Ukraine [à Vladimir Poutine], la Russie sera inarrêtable pour les Européens » car elle « va récupérer l’Ukraine et son armée qui est une des plus grandes d’Europe, avec tous nos équipements, y compris les équipements américains. C’est une faute stratégique énorme », a encore plaidé Emmanuel Macron, qui veut exhorter Donald Trump à « travailler avec les Européens ».

Le président de la République espère aussi démontrer à son interlocuteur qu’en cédant trop à la Russie, il encouragerait son adversaire numéro un, la Chine, à pousser son avantage à Taïwan. « Toi qui veux que la Chine ne vienne pas contester Taïwan, comment expliquer que la Chine n’a pas le droit d’envahir Taïwan et que la Russie aurait le droit d’envahir l’Ukraine ? » a expliqué Emmanuel Macron jeudi.

Enfin, le chef de l’Etat jouera la carte économique, si chère au milliardaire. « C’est son intérêt de travailler avec les Européens parce que l’Europe a une capacité de croissance, un potentiel économique, de coopération avec les Américains », a ainsi suggéré Emmanuel Macron, alors que Donald Trump a fait de la « diplomatie transactionnelle » sa marque de fabrique. Les Européens riposteront à l’inverse à tous droits de douane supplémentaires sur leurs produits. « Entre alliés, on ne peut pas faire souffrir l’autre avec des tarifs » douaniers, a averti Emmanuel Macron samedi au Salon de l’agriculture.

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