Guerre en Ukraine : ce que l'on sait de la décision de Pyongyang d'envoyer des soldats en Russie pour soutenir Moscou
Guerre en Ukraine : ce que l'on sait de la décision de Pyongyang d'envoyer des soldats en Russie pour soutenir Moscou

Guerre en Ukraine : ce que l’on sait de la décision de Pyongyang d’envoyer des soldats en Russie pour soutenir Moscou

22.10.2024
3 min de lecture

Selon l’agence du renseignement sud-coréen, la Corée du Nord a décidé d’envoyer jusqu’à 12 000 soldats pour aider Moscou dans sa guerre contre le pouvoir ukrainien.

Le soutien apporté par Pyongyang à Moscou dans sa guerre face à Kiev se précise. Selon les déclarations de l’agence de renseignement sud-coréenne, vendredi 18 octobre, la Corée du Nord a décidé d’envoyer au total 12 000 soldats sur le front du conflit russo-ukrainien, alors que 1 500 soldats s’entraîneraient déjà côté russe. A la suite de ces révélations, qui n’ont pas été formellement confirmées par les soutiens de l’Ukraine, Séoul a convoqué l’ambassadeur russe, lundi, pour demander le retrait « immédiat » des soldats qui ont été envoyés. Franceinfo fait le point sur cette décision unanimement dénoncée par les pays occidentaux.

Selon Séoul, la Corée du Nord a déjà envoyé 1 500 soldats s’entraîner en Russie

L’alerte est venue du Service de renseignement national sud-coréen (NIS), vendredi. Selon lui, la Corée du Nord a déployé un premier contingent de 1 500 soldats de ses forces spéciales à la base militaire d’Oussouriisk, près de Vladivostok, dans l’Extrême-Orient russe. Le NIS « a détecté du 8 au 13 (octobre) que la Corée du Nord a transporté ses forces spéciales en Russie dans un navire de transport de la marine russe, confirmant le début de la participation militaire de la Corée du Nord », a-t-il déclaré dans un communiqué, en publiant des images satellite détaillées.

Une image satellite de la base militaire russe d'Oussouriisk, près de Vladivostok, transmise le 18 octobre 2024 par les services de renseignement coréens. (HANDOUT / SOUTH KOREA'S NATIONAL INTELLIGENCE / AFP)
Une image satellite de la base militaire russe d’Oussouriisk, près de Vladivostok, transmise le 18 octobre 2024 par les services de renseignement coréens. (HANDOUT / SOUTH KOREA’S NATIONAL INTELLIGENCE / AFP)

D’après ce service sud-coréen, ces soldats s’entraînent en vue de rejoindre le front du conflit russo-ukrainien, à l’ouest de la Russie. Au total, les renseignements sud-coréens estiment que la Corée du Nord a décidé d’envoyer un total de 12 000 soldats pour aider la Russie. Ce déploiement intervient quelques mois après l’accord militaire signé en juin entre les dirigeants Kim Jong-un et Vladimir Poutine, qui inclut une clause de défense mutuelle.

Vendredi, les autorités ukrainiennes ont publié une vidéo qui montrerait des soldats nord-coréens et ont affirmé qu’elle avait été prise dans un camp d’entraînement. Les images montrent des soldats asiatiques en train de collecter leur équipement. L’Otan et le Pentagone ont pour leur part déclaré vendredi ne pas pouvoir confirmer ce déploiement à ce stade.

La Corée du Sud convoque l’ambassadeur russe pour demander le retrait des troupes nord-coréennes

La Corée du Sud a convoqué lundi l’ambassadeur russe à Séoul pour demander le retrait des soldats envoyés, a annoncé le ministère des Affaires étrangères. Le vice-ministre des Affaires étrangères, Kim Hong-kyun, a exprimé les « graves préoccupations » de Séoul « concernant l’envoi récent de troupes nord-coréennes en Russie et a demandé avec fermeté le retrait immédiat des forces nord-coréennes et la cessation de la coopération dans ce domaine », a déclaré le ministère dans un communiqué.

La Russie veut rassurer Séoul mais exclut l’arrêt de la coopération avec Pyongyang

Après sa convocation, l’ambassadeur russe en Corée du Sud a affirmé que l’alliance entre Moscou et Pyongyang n’était « pas dirigée » contre Séoul. L’ambassadeur Guéorgui Zinoviev, lors de son entretien avec les autorités diplomatiques sud-coréennes, « a souligné que la coopération entre la Russie et la Corée du Nord [étai]t menée dans le cadre du droit international », s’est défendue l’ambassade dans un communiqué. 

Le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, a de son côté annoncé lundi l’intention russe de ne pas arrêter sa coopération avec la Corée du Nord, tout en assurant que cette alliance « ne devrait inquiéter personne » car elle n’est « pas dirigée contre des pays tiers ».

Les pays occidentaux mettent en garde contre « une escalade significative »

Mark Rutte, le nouveau secrétaire général de l’Otan, a sans surprise dénoncé l’envoi de troupes nord-coréennes en Russie en vue de participer à la guerre en Ukraine. « J’ai parlé avec le président sud-coréen (Yoon Suk-yeol) du partenariat étroit entre l’Otan et Séoul, de la coopération industrielle en matière de défense et de la sécurité interconnectée entre l’Euro-Atlantique et l’Indo-Pacifique », a déclaré le chef de l’Alliance nord-atlantique sur X. « L’envoi de troupes par la Corée du Nord pour combattre avec la Russie en Ukraine marquerait une escalade significative », a-t-il ajouté. 

De son côté, le ministre des Affaires étrangères britannique, en visite à Séoul lundi, a qualifié d’« imprudentes » et d’« illégales » les actions de la Russie avec la Corée du Nord. David Lammy a ajouté que Londres travaillerait avec Séoul pour y répondre, selon le cabinet présidentiel sud-coréen. « Ce serait vraiment quelque chose de très préoccupant et d’extrêmement grave », avait pour sa part déclaré, vendredi, le ministère des Affaires étrangères français dans un point-presse(Nouvelle fenêtre).

Laisser un commentaire

Your email address will not be published.

Dernières nouvelles