Les salariés des sites d’Airbus à Broughton (Galles) et Filton (Angleterre) pourraient entrer en grève dès la semaine prochaine en réponse à une proposition de hausse salariale jugée insuffisante par la direction. L’avionneur européen s’apprête à faire face à une menace de perturbation de ses activités, rapporte TopTribune.
Ce mouvement de grève s’inscrit dans le cadre de l’offre salariale de l’entreprise, qui a proposé une augmentation annuelle de 3,3 %, avec un complément de 0,3 % à partir de janvier 2026. Une offre jugée inadéquate par les employés, alors que l’inflation a atteint 3,8 % en juillet, son plus haut niveau en 18 mois. « L’offre salariale ne reflète tout simplement pas les revenus d’Airbus, ni la crise actuelle du coût de la vie. Nous restons prêts à négocier, mais nous ne tolérerons pas que nos membres soient lésés », a déclaré Rhys McCarthy, le responsable national d’Unite. Si Airbus ne propose pas une amélioration, des piquets de grève seront mis en place dès le 2 septembre, avec neuf jours de grève planifiés sur deux semaines.
Face à ces tensions, la direction d’Airbus défend son offre. « Nous avons présenté une offre salariale compétitive et équitable pour 2025, qui s’appuie sur des bases solides : des augmentations salariales totalisant plus de 20 % au cours des trois dernières années et une prime de 2 644 £ [3 060 €] versée en avril », a déclaré Sue Partridge, la directrice des Avions commerciaux pour le Royaume-Uni. Alors que les discussions se poursuivent, la possibilité d’un accord d’ici la fin de la semaine n’est pas complètement exclue. Airbus affirme que sa priorité demeure la recherche d’un consensus avec les partenaires sociaux, et Unite a exprimé sa volonté de reprendre les négociations.
Quelles conséquences ?
À l’approche des grèves, le syndicat exerce une pression importante sur Airbus. Il avertit que « la grève perturbera la production d’ailes pour les principaux programmes d’avions commerciaux et militaires d’Airbus, retardera les livraisons et mettra sous pression la chaîne d’approvisionnement mondiale. » Déjà confronté à des retards liés à l’arrivée des moteurs sur ses chaînes d’assemblage, cette grève pourrait aggraver la situation pour le constructeur.
Airbus doit en effet atteindre un objectif de 90 avions produits par mois jusqu’à la fin de l’année pour respecter son objectif annuel de 820 livraisons. Néanmoins, l’entreprise maintient une certaine confiance. « Nous ne sommes pas actuellement préoccupés par l’impact sur les livraisons de fin d’année », assure un porte-parole d’Airbus. Toutefois, la situation pourrait évoluer dans les prochaines semaines.
