« Nous ne sommes pas en mesure de diffuser l’intégralité de nos programmes habituels », ont déclaré jeudi les antennes de Radio France, marquant le début d’une grève illimitée pour s’opposer aux restrictions budgétaires et à la réforme de l’audiovisuel public, rapporte TopTribune.
L’appel à cette grève a été lancé par toutes les organisations syndicales, qui cherchent à défendre Radio France, ses stations, ses métiers, sa production, ses formations musicales, et s’opposent au projet de holding de l’audiovisuel public. Ce message a été diffusé sur les sites internet des radios et à l’antenne.
Un rassemblement est prévu à 13h devant la Maison de la Radio et de la Musique à Paris, à l’initiative des organisations syndicales, « contre la holding et les réorganisations en cours à Radio France ».
Un projet de holding qui rend furieux
Les syndicats ont réaffirmé leur opposition au projet gouvernemental de rapprochement des entreprises de l’audiovisuel public, qu’ils jugent « extrêmement dangereux » pour l’avenir des employés et pour l’indépendance de l’information. La mise en œuvre de ce projet, déjà retardée à de nombreuses reprises, est prévue d’être examinée à l’Assemblée nationale dans les jours à venir. Ce projet envisage de créer une holding, France Médias, qui regrouperait France Télévisions, Radio France et l’Ina (Institut national de l’audiovisuel), placée sous l’autorité d’un PDG.
Porté par la ministre de la Culture, Rachida Dati, ce projet a suscité des débats intenses, celle-ci affirmant sa détermination à le voir adopté.
Rachida Dati défend son projet
Rachida Dati a exprimé son point de vue lors d’une intervention sur Sud Radio, affirmant que « l’audiovisuel public est un bien commun qu’il est nécessaire de rassembler ». Elle a appelé à « une stratégie cohérente et coordonnée » pour mieux unir les différentes forces en présence.
Le statu quo, c’est le déclin.
Quelles suites pour le mouvement ?
Les syndicats prévoient également des actions de grève à France Télévisions et à l’Ina dès lundi. Concernant Radio France, les protestations débutent jeudi pour dénoncer les « économies » au sein de l’entreprise, y compris l’arrêt de la radio Mouv’ sur la FM, suivies par une mobilisation contre la création de la holding à partir de lundi.
Pour les syndicats, cette double exigence a pour but de se distancier de la présidente de Radio France, Sibyle Veil, qui s’oppose également au projet gouvernemental.