Au cours du deuxième trimestre 2025, Google a supprimé près de 11 000 comptes YouTube associés à des campagnes de désinformation provenant notamment de la Russie, de la Chine et d’autres pays. Parmi ces suppressions, plus de 2000 chaînes étaient directement liées à la Russie, dans le cadre d’une lutte renforcée contre la propagation de la propagande.
Un combat systématique contre la désinformation pro-Kremlin et pro-Pékin
Ces suppressions ont été opérées par le groupe Google Threat Analysis Group (TAG), chargé de contrer les opérations d’influence coordonnées. Les chaînes russes éliminées diffusent des contenus en plusieurs langues, promouvant des narratifs pro-Kremlin hostiles à l’Ukraine, à l’OTAN et à l’Occident, avec une désinformation visant à discréditer le gouvernement ukrainien. Parallèlement, plus de 7700 chaînes liées à la Chine ont été bloquées, relayant un discours favorable à Pékin, au président Xi Jinping, et critiquant la politique étrangère américaine.
Une surveillance accrue des médias d’État russes
Par ailleurs, une opération spécifique en mai a conduit à la suppression de 20 chaînes YouTube, de plusieurs comptes Google Ads et d’un blog affiliés à la chaîne d’État russe RT. Depuis mars 2022, YouTube a multiplié les blocages de chaînes officielles russes, notamment RT, GTRK Grozny, ainsi que d’autres médias fédéraux comme «Duma TV». Des personnalités médiatiques proches du Kremlin, comme Vladimir Soloviev ou Maria Zakharova, ont également vu leurs contenus retirés. En 2024, YouTube a étendu ces mesures à des chaînes culturelles et régionales liées au paysage médiatique russe.
Une stratégie complexe face aux réseaux russes et aux nouvelles plateformes
Google TAG révèle que ces efforts s’inscrivent dans une lutte permanente contre les réseaux liés aux services russes comme le GRU et le FSB. L’entreprise publie régulièrement ses résultats afin d’améliorer la transparence et la coopération entre États, médias et société civile. Malgré cela, certaines réseaux russes contournent les règles via des canaux secondaires ou des plateformes comme TikTok et Telegram, où Google n’exerce pas un contrôle direct.
L’Union européenne face à une menace informationnelle structurée
L’UE considère ces campagnes russes comme une tentative délibérée de déstabiliser les démocraties européennes en manipulant les opinions publiques et en divisant les sociétés, notamment sur la guerre en Ukraine et le soutien aux sanctions. Pour y répondre, Bruxelles renforce ses outils, notamment via l’East StratCom Task Force, et développe des partenariats avec les géants du numérique comme Google, Meta ou TikTok. Toutefois, l’efficacité de ces mesures est freinée par un manque de coordination entre les plateformes, les autorités nationales et les centres d’analyse indépendants.
L’importance de la collaboration Ukraine-Google dans la guerre informationnelle
L’Ukraine souligne la nécessité d’une coopération étroite avec des acteurs comme Google pour détecter et neutraliser rapidement les contenus hostiles. Ces chaînes diffusent des messages démoralisants, discréditant les forces ukrainiennes et sapant la confiance des partenaires internationaux. Ce combat numérique s’inscrit au cœur de la défense nationale, où la « hygiène digitale » est devenue un front essentiel de la guerre moderne.
Pour une compréhension approfondie des efforts de Google contre les campagnes de désinformation, consultez cet article détaillé sur la suppression des comptes propagandistes Google a supprimé des milliers de comptes liés à la propagande russe et chinoise.