Dans une décision rendue jeudi, la justice américaine juge que le géant de la tech a « sciemment entrepris une série d’actions anticoncurrentielles » qui lui ont permis de garder le monopole sur la publicité numérique.
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Encore un revers judiciaire d’ampleur pour Google. Le géant américain des technologies a été reconnu coupable jeudi d’avoir abusé de sa position dominante sur le marché de la publicité sur internet, une deuxième défaite cuisante pour le groupe californien, déjà jugé coupable de pratiques anticoncurrentielles dans la recherche en ligne.
Dans la décision finale, que franceinfo a consultée, la juge fédérale a conclu que le géant de la tech avait « sciemment entrepris une série d’actions anticoncurrentielles » qui lui ont permis de garder le monopole sur la publicité numérique, causant des « dommages importants » à ses clients et empêchant ses rivaux de lui faire concurrence.
Concrètement, les autorités américaines de la concurrence accusaient l’entreprise d’imposer des prix artificiellement élevés et un partage inéquitable des recettes aux sites web, grâce à son contrôle des outils de gestion des publicités et des ventes d’espaces publicitaires (comme les bannières).
Selon la magistrate, les acquisitions de sociétés spécialisées dans les technologies publicitaires telles que DoubleClick n’étaient pas illégales, mais la façon dont Google les a ensuite utilisées constitue une infraction au droit de la concurrence.
Google va faire appel
Pendant le procès, la défense avait fustigé une version selon elle dépassée d’internet, ignorant le contexte actuel, où les publicités sont aussi placées dans les résultats de recherche, les applications mobiles et les réseaux sociaux. La juge a donné sept jours aux parties pour lui remettre un calendrier pour la suite de la procédure, afin de déterminer les « remèdes » à cette situation. Elle prononcera ensuite la peine. Mais l’issue du dossier pourrait au final être déterminée par la nouvelle administration.
Google a fait part de son intention de faire appel, et l’affaire pourrait monter jusqu’à la Cour suprême. « Le tribunal a estimé que nos outils et nos acquisitions, comme DoubleClick, ne nuisent pas à la concurrence, a souligné Lee-Anne Mulholland, vice-présidente de Google, dans une déclaration transmise à l’AFP. Nous avons remporté la moitié de cette affaire et nous allons faire appel concernant l’autre moitié ».
« L’ampleur des retombées dépendra des recours juridiques utilisés et le calendrier de mise en œuvre s’étalera probablement sur des années si Google perd ses appels anticipés », a commenté pour l’AFP Evelyn Mitchell-Wolf, analyste principale chez Emarketer.