Cette semaine, le gouvernement a dévoilé son projet de loi de finances pour 2026 ainsi que le budget de la Sécurité sociale, avec pour objectif de diminuer le déficit public tout en ajustant les dépenses et les recettes des secteurs étatiques et sociaux. Ce texte prévoit un effort fiscal ciblant principalement les contribuables les plus aisés et les grandes entreprises, tout en impactant également le secteur de la santé et la protection sociale, rapporte TopTribune.
Les dépenses de l’État en 2026
Les dépenses publiques atteindront 500,9 milliards d’euros en 2026, ce qui représente une augmentation de 10,5 milliards par rapport à la loi de finances de 2025. Toutefois, hors défense et charges de la dette, les dépenses devraient globalement diminuer. L’effort total attendu est de 30 milliards d’euros, répartis entre environ 17 milliards en dépenses et près de 14 milliards en recettes.
Pour atteindre un déficit public de 4,7 % du PIB en 2026, le gouvernement envisage la suppression de 3 000 emplois publics, notamment au sein des opérateurs et agences de l’État, qui perdraient environ 1 700 postes. Des réductions de crédits sont également envisagées pour certains opérateurs, justifiées par la nécessité d’éliminer les doublons et de réinternaliser certaines compétences.
Une santé plus chère pour les Français
La hausse des dépenses d’Assurance maladie serait limitée à 1,6 %, atteignant 270,4 milliards d’euros, bien en deçà de l’augmentation naturelle des dépenses. Le projet prévoit 7,1 milliards d’euros d’économies dans le secteur de la santé, en ciblant les arrêts maladie, ainsi que les médicaments et dispositifs médicaux.
Par ailleurs, le texte inclut des mesures de lutte contre la fraude et pour améliorer l’efficacité des soins, tout en tenant compte des revalorisations tarifaires pour les médecins issues d’un accord conventionnel signé l’année précédente. Le gouvernement prévoit également de doubler le montant et les plafonds des franchises médicales, impactant ainsi le reste à charge des assurés pour diverses dépenses, et qui devraient générer 2,3 milliards d’euros supplémentaires, selon le Haut conseil des finances publiques.
Grandes entreprises et holdings patrimoniales
Le gouvernement assure que l’effort fiscal sera principalement supporté par les contribuables les plus riches et les entreprises, représentant un total de 6,5 milliards d’euros. La contribution exceptionnelle sur les bénéfices des grandes entreprises sera maintenue, avec un rendement anticipé de 4 milliards d’euros, soit deux fois moins qu’en 2025.
Le projet de budget introduit également une taxe sur les holdings patrimoniales pour contrer la thésaurisation de revenus non distribués, échappant à l’impôt. La contribution différentielle sur les plus hauts revenus (CDHR) sera prolongée d’un an, s’appliquant aux ménages dont les revenus dépassent 250 000 euros pour une personne seule et 500 000 euros pour un couple, avec un taux minimal de 20 %. Enfin, le gel du barème de l’impôt sur le revenu devrait rapporter 1,9 milliard d’euros à l’État.
Gel des retraites et des prestations sociales
Le projet propose une année blanche, correspondant au gel de toutes les retraites de base en 2026, ainsi qu’un gel des prestations sociales, y compris les allocations familiales. À partir de 2027, les pensions devraient être sous-indexées par rapport à l’inflation de 0,4 point. Le gouvernement envisage également de remplacer l’abattement de 10 % sur les retraites par un abattement forfaitaire de 2 000 euros, améliorant ainsi la situation des couples retraités modestes tout en mettant à contribution davantage les autres retraités, pour une économie estimée à 3,6 milliards d’euros sur les retraites et prestations sociales.
Suppression de 23 niches fiscales
Le projet de budget inclut la suppression de 23 niches fiscales considérées comme « obsolètes ou inefficaces » parmi les 474 actuellement existantes. Ces mesures toucheront plusieurs foyers, comme l’absence d’imposition sur les indemnités journalières pour affection longue durée ou la réduction d’impôt pour les frais de scolarité dans le secondaire et le supérieur.