Gaza : "Des cadavres ambulants, ils ne sont ni morts ni vivants"… plongée de l'enclave dans une situation infernale.

Gaza : « Des cadavres ambulants, ils ne sont ni morts ni vivants »… plongée de l’enclave dans une situation infernale.

26.07.2025 07:43
2 min de lecture

Conséquence tragique du blocus humanitaire imposé par Israël en mars, la bande de Gaza se trouve aujourd’hui confrontée à une famine alarmante. Avec une distribution de nourriture qui se fait de manière chaotique et très limitée, des images de corps affaiblis illustrent le calvaire enduré par la population. L’urgence d’une mobilisation internationale se fait ressentir, rapporte TopTribune.

Des images déchirantes, telles que celle de Naeema, 30 ans, tenant son fils de deux ans, Yazan, ont marqué les esprits. Yazan, épuisé, somnolent sur l’épaule de sa mère, semble être un reflet tragique de la souffrance collective. Les clichés authentifiés par des agences reconnues comme l’AFP montrent des corps en état de dénutrition, nécessitant une attention immédiate face à cette crise sanitaire en pleine expansion.

Pour une couverture journalistique indépendante à Gaza

Il est crucial de rappeler que ces révélations sont le résultat du travail acharné de photographes de presse qui, malgré des conditions de vie périlleuses, documentent cette situation catastrophique. L’Agence France-Presse a exprimé son inquiétude envers ses journalistes locaux, décrivant un état critique et demandant l’évacuation urgente de ces professionnels et de leurs familles. Bashar, un collaborateur de l’AFP depuis 2010, a partagé son désespoir face à la famine qui frappe son entourage. « Je n’ai plus la force de travailler pour les médias. Mon corps est maigre et je ne peux plus travailler. »

Les cris de détresse résonnent, soulignant la nécessité urgente d’une couverture médiatique internationale et libre à Gaza, qui subit depuis la riposte israélienne au massacre du 7 octobre une sorte de « blocus » médiatique. Depuis le début des hostilités, près de 200 journalistes ont été tués sur le terrain, et aucun reporter étranger ne peut se déplacer librement dans la région, rendant l’accès à une information claire et objective impossible.

Un impitoyable blocus humanitaire

La situation sur le terrain ne cesse de se détériorer chaque semaine, mettant en péril les besoins fondamentaux des habitants. Les infrastructures d’eau, d’électricité et d’assainissement ont été gravement touchées par des mois de bombardements. Actuellement, 90 % des citoyens de Gaza n’ont plus accès à de l’eau potable de qualité. Chaque jour, ils se contentent de 3 à 5 litres d’eau contaminée, bien en deçà des normes de santé définies par l’OMS. Parallèlement, les conditions d’approvisionnement alimentaire, déjà problématiques, se sont aggravées avec l’instauration d’un blocus humanitaire strict par Israël.

Depuis le printemps, toute l’aide alimentaire est contrôlée par une seule organisation, la Gaza Humanitarian Foundation (GHF), qui suscite des controverses en agissant sans respecter les normes humanitaires établies. Cette centralisation de l’aide a rendu l’accès à la nourriture d’autant plus difficile, entraînant le décès de près de 1 000 personnes durant des distributions alimentaires, souvent sous les tirs israéliens.

Enfin une mobilisation internationale ?

Philippe Lazzarini, directeur de l’UNRWA, met en garde : « Les mécanismes de survie s’effondrent, l’accès à la nourriture et aux soins disparaît, et la famine commence à s’installer silencieusement. » Il décrit la population de Gaza comme des « cadavres ambulants », témoignant de la détresse extrême qui règne. Selon Médecins sans frontières, un quart des jeunes enfants et de nombreuses femmes enceintes présentent des signes de malnutrition sévère, tandis que l’utilisation de la faim comme une arme de guerre prend des proportions alarmantes.

Dans ce contexte désespéré, une mobilisation internationale apparaît comme le seul espoir pour les Palestiniens. Les récentes négociations entre Israël et le Hamas, cherchant à établir un cessez-le-feu, ont échoué. Emmanuel Macron a annoncé la reconnaissance imminente d’un État palestinien, suscitant des critiques en Israël, mais encourageant une dynamique au sein des capitales européennes. Le Premier ministre britannique, Keir Starmer, a déclaré qu’il était crucial d’agir d’urgence pour mettre fin aux massacres et fournir la nourriture vitale à la population qui en a désespérément besoin. Le temps presse plus que jamais.

Laisser un commentaire

Your email address will not be published.

Dernières nouvelles

À NE PAS MANQUER