Les mauvais résultats de Tesla, dont les ventes ont baissé de 13% au premier trimestre, alimentent même les rumeurs sur un départ du milliardaire de la Maison Blanche.
Tout sourire depuis l’intronisation de Donald Trump, le temps vire à l’orage pour Elon Musk. Les méthodes du milliardaire, chargé de réduire les coûts et les effectifs de l’administration américaine, font débat au sein des républicains. Sa dernière sortie – il a qualifié mardi 8 avril le conseiller au commerce de Donald Trump de « crétin » – illustre ses difficultés. De quoi alimenter les rumeurs quant à un départ du gouvernement, d’autant que le milliardaire fait face à d’autres problèmes, que franceinfo vous détaille.
Il est en désaccord avec certains conseillers de Donald Trump
Un « crétin » qui est « bête comme ses pieds ». C’est par ces mots peu amènes qu’Elon Musk a qualifié mardi Peter Navarro, conseiller au commerce de Donald Trump et architecte des droits de douane américains. Le milliardaire, chargé par le président de réduire drastiquement les coûts et les effectifs dans l’administration américaine, commentait une vidéo dans laquelle Peter Navarro estimait que le patron de Tesla n’est « pas un fabricant de voitures » mais seulement un « assembleur » travaillant avec des pièces importées d’Asie.
La Maison Blanche a minimisé l’affaire, évoquant un échange entre deux hommes aux opinions « très différentes sur le commerce et les droits de douane ».Elle est pourtant symptomatique des difficultés d’Elon Musk, qui a exposé pour la première fois publiquement des dissensions au sein de l’équipe de Donald Trump.
En réalité, les médias américains font état, depuis plusieurs semaines, de tensions entre le patron de Tesla et certains de ses collègues. Ils jugent ses méthodes trop brutales et s’irritent de le voir empiéter sur leurs compétences. Début mars, le New York Times a fait état d’une dispute entre le patron du département de l’efficacité gouvernementale et le chef de la diplomatie, Marco Rubio, ce qui a poussé Donald Trump à démentir tout « affrontement ». Le quotidien a aussi relayé une dispute avec le ministre des Transports, Sean Duffy.
Si le président américain a encore récemment salué le travail d’Elon Musk, il a ouvert la porte à un départ, affirmant que le propriétaire de Tesla « a une grande entreprise à diriger, donc, à un moment donné, il va y revenir ». Selon Politico, Donald Trump a déclaré à ses proches que son allié quitterait son poste dans les prochaines semaines.
Les ventes et la popularité de Tesla chutent
Une image vaut parfois 1 000 mots. Face aux difficultés de Tesla, Donald Trump a organisé début mars une grande opération publicitaire à la Maison Blanche en promettant d’« acheter » une voiture de la marque d’Elon Musk. Cette mise en scène – cinq véhicules disposés dans les jardins de la Maison Blanche – visait à convaincre les Américains.
La marque américaine va mal depuis l’arrivée de son patron au gouvernement américain. Les ventes mondiales du constructeur automobile, spécialiste des véhicules électriques, ont baissé de 13% au premier trimestre sur un an, rapporte l’AFP. En Europe, la chute est encore plus impressionnante : presque 50% de moins sur les deux premiers mois de l’année, selon l’Association des constructeurs automobiles (ACEA).
Au-delà de ces données, la fronde s’organise sur le terrain, où il ne fait pas bon conduire une Tesla. Les appels au boycott et les manifestations se multiplient aux Etats-Unis et dans d’autres pays, tandis que des voitures et des concessions Tesla sont ciblées par des actes de vandalisme.
Sa fortune est en baisse
La valorisation de l’entreprise Tesla a chuté en bourse ces derniers mois : selon les chiffres rapportés par Yahoo! Finance, ses actions ont chuté de 46% depuis décembre 2024. Les difficultés du constructeur automobile couplées à la guerre commerciale lancée par Donald Trump ont des conséquences sur la fortune du milliardaire, par ailleurs patron de X et de SpaceX.
Selon Bloomberg, la fortune a baissé de 4,4 milliards de dollars lundi, le jour où les Bourses mondiales ont dévissé, et s’élève à 290 milliards de dollars. Soit 143 milliards de moins qu’au 1er janvier, avant son arrivée à la tête du département de l’efficacité gouvernementale. Elon Musk reste malgré tout l’homme le plus riche du monde devant Jeff Bezos (192 milliards) et Mark Zuckerberg (181 milliards).
