Le dimanche 31 août 2025, François Bayrou a répondu aux questions des journalistes depuis Matignon lors d’un entretien retransmis en direct sur BFMTV, LCI, franceinfo et CNEWS. Cet échange, organisé à une semaine du vote de confiance prévu le 8 septembre, a permis au chef du gouvernement d’exposer son diagnostic concernant la dette publique ainsi que d’expliquer les mesures envisagées pour contrôler les dépenses, rapporte TopTribune.
Budget 2026 : une austérité à 44 milliards d’euros
François Bayrou a confirmé que le gouvernement vise environ 44 milliards d’euros d’économies afin de ramener le déficit public à 3 % du PIB d’ici 2029. « Les 44 milliards représentent à peu près la voie à suivre pour que le pays sorte de la malédiction infinie de la dette », a-t-il déclaré.
Le Premier ministre a souligné que la France n’avait pas présenté un budget équilibré depuis 51 ans et que cette situation nécessitait une rectification. Il a aussi affirmé qu’environ 60 % de la dette française était en possession d’investisseurs étrangers, considérant cette dépendance comme un risque majeur.
Jours fériés supprimés : un début de rétropédalage ?
En réponse à une question sur la durée du travail, François Bayrou a évoqué l’idée de réduire le nombre de jours fériés. Une première suggestion prévoyait d’en éliminer deux, mais il a précisé que cette mesure pouvait être « discutable » et « amendable » : « Je pense que cela pourrait se limiter à un (seul jour supprimé) sans difficulté ».
Des estimations avancent que la suppression de deux jours pourrait générer une économie d’environ 4 milliards d’euros par an. Le Premier ministre a expliqué que cette option s’inscrivait dans une démarche globale de productivité tout en soulignant l’importance d’impliquer toutes les générations dans l’effort de réduction de la dette.
Taxe Zucman : le gouvernement reste opposé
François Bayrou a également abordé le sujet de la « taxe Zucman », un projet de contribution internationale sur les grandes fortunes. « La taxe Zucman représente une menace pour les investissements en France », a-t-il soutenu, tout en dénonçant le « nomadisme fiscal ».
Concernant l’opposition, François Bayrou a critiqué le « contre-budget » proposé par le Parti socialiste, estimant qu’il conduire à « relâcher les dépenses » et à alourdir la pression fiscale. D’après ses calculs, cette initiative envisagerait 32 milliards d’euros d’impôts supplémentaires sur les entreprises.
Le Premier ministre a en outre insisté sur l’importance d’une politique de rigueur au lieu d’austérité, précisant que le véritable enjeu n’était pas son avenir personnel mais plutôt « celui de la France », relaye TF1info. Il a aussi affirmé son désir de « tendre la main à tout le monde », relate RTL, tout en mettant en garde contre « des forces politiques cherchant le chaos». Afin d’éviter que le vote de confiance prévu le 8 septembre 2025 ne mène à un renversement du gouvernement, François Bayrou planifie une semaine de négociations intensives avec les différentes forces politiques.