François Bayrou avertit sur l'urgence économique en France avant un vote de confiance prévu le 8 septembre

François Bayrou avertit sur l’urgence économique en France avant un vote de confiance prévu le 8 septembre

31.08.2025 07:13
3 min de lecture

François Bayrou a appelé à une prise de conscience urgente concernant l’état des finances de la France, soulignant que le pays est au bord du gouffre. Lors de sa conférence de rentrée, le Premier ministre a annoncé que son gouvernement se soumettrait à un vote de confiance à l’Assemblée nationale le 8 septembre pour discuter de « la maîtrise de nos finances », rapporte TopTribune. Cette déclaration soulève des questions sur la gravité réelle de la situation économique du pays et incite à l’analyse des indicateurs économiques, soutenue par des experts du domaine.

Des comptes publics déficitaires, comme depuis 50 ans

Pour la 50ème année consécutive, les comptes publics français affichent un déficit. En effet, les dépenses des administrations publiques, incluant l’État et la Sécurité sociale, dépassent leurs recettes. Le dernier excédent budgétaire remonte à 1974, et les prévisions pour 2024 annoncent un déficit public atteignant 5,8 % du PIB. Pour 2025, le gouvernement vise à empêcher cette situation de s’aggraver, en ciblant un objectif de déficit de 5,4 % du PIB.

La Cour des comptes invite fermement à des ajustements, avec une recommandation de faire passer le déficit sous la barre des 3 % de PIB d’ici 2029 afin d’assurer la « soutenabilité de la dette ».

Une dette publique élevée

François Bayrou a averti que la France est « en danger » en raison d’un surendettement croissant, citant les chiffres de l’Insee : la dette publique s’élevait à 3 345,8 milliards d’euros au premier trimestre 2025, représentant 114 % du PIB. Ce chiffre est en augmentation par rapport à fin 2024, où il était de 113,2 %. Le Premier ministre a souligné que la dette augmente de plus de 5 000 euros chaque seconde.

Actuellement, la France possède le troisième niveau de dette le plus élevé dans l’Union européenne, derrière l’Italie et la Grèce, alors que ces pays effectuent des efforts d’assainissement notables qu’elle n’a pas encore entrepris, comme l’indique l’économiste Eric Dor. Mathieu Plane, de l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE), complète en affirmant que la détérioration budgétaire est une « singularité française », distincte d’une crise européenne plus large.

Des intérêts de la dette qui pèsent plus lourd

Le service de cette dette devient également de plus en plus coûteux. Les intérêts de la dette devraient coûter 66 milliards d’euros à la France en 2025, avec des prévisions atteignant potentiellement 100 milliards d’euros. En comparaison, le remboursement d’intérêts en 2018 n’était que de 35 milliards d’euros. Ce coût dépasse désormais les budgets de l’Éducation nationale et des Armées, mettant les finances publiques sous une pression accrue.

Les taux d’intérêt des emprunts à 10 ans ont drastiquement augmenté depuis 2021, atteignant environ 3,5 %, supplantant ceux d’autres pays comme l’Espagne ou le Portugal. Le ministre de l’Économie, Éric Lombard, a même prédit que la France pourrait bientôt payer sa dette plus cher que l’Italie.

Une dette qui reste convoitée malgré tout

Malgré les inquiétudes soulevées par le ministre des Comptes publics, les investisseurs restent confiants dans la capacité de la France à honorer sa dette. Le ministre Lombard a affirmé que la signature de la France sur les marchés est « reconnue » et qu’il n’y a pas de difficulté à financer sa dette, qui continue d’attirer des investisseurs internationaux en raison de la bonne santé de l’économie française.

Cependant, l’instabilité politique, exacerbée par la nécessité du vote de confiance imminent, pourrait affecter cette perception. L’agence de notation Fitch rencontrera également le gouvernement pour réévaluer la note souveraine juste après la date du vote, un moment critique que certains considèrent comme déterminant pour l’avenir économique de la France.

Une croissance faible, mais qui a le mérite d’exister

Malgré ces défis, la France présente des signes de résilience économique avec un excédent de 2,7 milliards d’euros dans sa balance courante en 2024. L’épargne atteint également des niveaux records, ce qui rassure les investisseurs. Les prévisions de croissance, mettant en lumière une progression du PIB de 0,3 % au cours du deuxième trimestre, sont également encourageantes.

Les experts avertissent toutefois qu’il est crucial de redresser les comptes publics sans nuire à cette fragile croissance. Le risque d’un ajustement trop abrupt pourrait générer des effets contraires indésirables dans une période déjà marquée par des incertitudes économiques.

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