
Rédaction Actu
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Ce mardi 15 juillet 2025, le Premier ministre François Bayrou présentera les grandes lignes du budget de l’année 2026, un défi complexe tant sur le plan financier que politique, car il prévoit de réaliser des économies drastiques de 40 milliards d’euros tout en augmentant le budget alloué aux forces armées, rapporte TopTribune.
Quel que soit l’angle d’approche, la résolution de cette équation semble être un véritable casse-tête, les possibilités financières étant extrêmement limitées.
Réduction du déficit à 4,6 % du PIB
La priorité affichée est d’abaisser le déficit à 4,6 % du PIB pour l’année prochaine, contre 5,8 % en 2024. Cela intervient dans un contexte international tendu et incertain, marqué par des conflits commerciaux et militaires, Emmanuel Macron ayant récemment évoqué la nécessité d’un effort supplémentaire de 3,5 milliards d’euros pour le secteur de la défense.
Cette somme additionnelle que le Premier ministre doit désormais intégrer dans ses projets, s’est engagé à ne « laisser aucune dépense sans surveillance » et à « ne pas cacher les milliards sous le tapis ».
Sur le plan politique, le soutien envers le Premier ministre semble fragile. Les différents acteurs politiques, et notamment le Rassemblement national, qui avait renversé le gouvernement Barnier sur la question budgétaire l’automne dernier, se montrent vigilants quant aux décisions prises.
Intervention prévue à 16h
François Bayrou, qui prendra la parole cet après-midi à 16h, sera entouré de plusieurs ministres, incluant Eric Lombard et Catherine Vautrin. Les enjeux sont tels qu’un membre du gouvernement a comparé la situation à « gravir l’Himalaya par la face nord en hiver, avec un short ».
Le Premier ministre semble concentré sur la formulation de ces projets de loi de finances, soulignant le « piège mortel » que représente la dette nationale, actuellement à 114 % du PIB, un combat qu’il considère comme central dans son parcours politique.
Un « plan cohérent »
Il déclare : « Ne pas offrir une solution nationale serait une lâcheté, avec des conséquences graves », soulignant une dramatization des enjeux pour rendre plus acceptable les sacrifices financiers à venir, évalués à 40 milliards d’euros.
Aujourd’hui, Bayrou présentera donc un « plan cohérent et précis », bien que devant être finalisé avec le Parlement, afin que chacun prenne conscience de sa part de responsabilité dans cet effort.
Le plan comportera « deux volets » : l’un visant à un retour à un équilibre raisonnable des finances publiques, et l’autre au soutien à la production.
Pas d’augmentation fiscale
Avant cette annonce, l’exécutif a tenté de préparer le terrain en rencontrant des groupes politiques à Bercy, un processus qui sera réitéré en septembre.
En parallèle, un grand nombre d’idées ont été proposées. À tel point que Bercy a remis au cabinet du Premier ministre un document estimé à 45 milliards d’euros, afin de laisser place à différentes options.
Le Premier ministre, qui a partagé ses intentions avec Emmanuel Macron, a promis « des efforts ici ou là » en matière de fiscalité, mais a assuré qu’il n’y aurait « pas de hausse d’impôts générale ». La contribution pour les hauts revenus mise en place l’année précédente devrait être revue et reconduite.
Le gouvernement devra veiller à réduire les dépenses globales, entraînant des baisses significatives des budgets ministériels et pour les collectivités.
Assurance-chômage, niches fiscales…
Des pistes sont envisagées, notamment le gel de certaines dépenses entre 2025 et 2026, sans ajustement à l’inflation, ce que certains qualifient d’« année blanche », dont les rendements peuvent varier en fonction des champs d’application. Cette mesure pourrait éventuellement concerner les barèmes de l’impôt sur le revenu. Attisant le débat public, une désindexation des pensions par rapport à l’inflation est également évoquée.
Des réductions sont aussi anticipées dans différents domaines : niches fiscales, aides aux entreprises, et même des coupes dans certaines agences de l’État, avec des possibles suppressions.
Un durcissement des règles de l’assurance-chômage apparaît également à l’horizon, Emmanuel Macron ayant affirmé qu’il compte financer les efforts militaires par « une augmentation de la production et des activités ». Cela pourrait raviver les rumeurs autour d’un allongement du temps de travail ou la suppression de jours fériés.
D’autres opportunités d’économies ont été identifiées, y compris pour les transports médicaux, les longues maladies, et les congés de maladie.
Du côté de la gauche, une proposition émerge pour instaurer une taxe inspirée par l’économiste Gabriel Zucman, portant sur les « ultra-riches » à hauteur de 2 % par an de leur patrimoine, avec un rendement estimé de 20 milliards d’euros, bien que cela soit un sujet délicat pour le camp macroniste.
Source AFP