Le paysage fiscal de l’immobilier en France est à l’aube de changements significatifs. Lors d’une réunion tenue le 21 octobre 2025, la commission des finances de l’Assemblée nationale a examiné diverses réformes dans le cadre de l’élaboration du budget pour 2026. Ces réformes, qui concernent principalement la fiscalité des locations meublées, visent à rétablir un équilibre entre les incitations fiscales accordées aux locations nues et meublées, tout en rendant l’offre locative plus accessible pour la population française, rapporte TopTribune.
Les principaux intervenants
Au cœur de ces discussions, plusieurs personnalités politiques ont joué un rôle déterminant. Les députés du Parti socialiste se sont particulièrement illustrés en proposant ces modifications. Le député Inaki Echaniz a exprimé ses craintes en affirmant que « la progression des locations meublées, notamment celles destinées au tourisme, érode le parc locatif traditionnel ».
La députée Annaïg Le Meur, représentant le groupe Ensemble pour la République, a également fait part de ses observations dans le cadre d’une mission dédiée à la réforme de la fiscalité locative. Elle a souligné que les coûts associés aux locations meublées dépassaient ceux des logements vides, reflétant un écart qui pourrait se situer entre 10 % et 20 %, possiblement en raison de la revalorisation des honoraires.
De son côté, Philippe Juvin, rapporteur général du budget représentant la Droite Républicaine, a exprimé certaines réserves concernant plusieurs propositions, en particulier celle visant à éliminer les amortissements pour les locations meublées. Il a questionné : « Est-il judicieux de rendre la location meublée financièrement inviable ? Je n’en suis pas convaincu. », rapporte Capital.
Quelles mesures et quelles conséquences fiscales ?
Parmi les décisions marquantes de cette réunion, il convient de noter l’élimination progressive de la déductibilité des amortissements pour les logements loués meublés. Ce changement constitue un tournant significatif pour le régime des Loueurs Meublés Non Professionnels (LMNP). Parallèlement, l’abattement fiscal applicable aux revenus des locations nues sera augmenté à 50 %, contre 30 % précédemment.
- Pour les meublés non classés, l’abattement sera fixé à 30 % avec un plafond de 15 000 €.
- Concernant les meublés classés, cet abattement passera de 71 % à 50 %, avec un plafond révisé à 77 700 €.
Ces modifications visent à réduire l’écart perçu entre ces deux catégories de location.
Les arguments et les perspectives économiques en jeu
Inaki Echaniz soutient que ces réformes pourraient inciter à la réintroduction de logements nues sur le marché, qui offrent des baux plus longs (trois ans comparé à un an pour les meublés) et dont les loyers sont généralement plus abordables.
Les autorités publiques espèrent ainsi rediriger les investissements privés vers des options de location longue durée et freiner l’augmentation des prix immobiliers, exacerbée par la prolifération des locations de courte durée.
Il est certain que ces évolutions susciteront des réactions parmi les investisseurs, actuels et potentiels, en raison de leur impact financier. La suppression des amortissements pourrait profondément influencer leurs décisions d’investissement dans l’immobilier neuf. Les dispositifs qui soutiennent les locations nues gagneront probablement en attractivité grâce à leur nouveau cadre fiscal.