Fin des remboursements des cures thermales : des changements imminents pour des milliers de patients.

Fin des remboursements des cures thermales : des changements imminents pour des milliers de patients.

17.08.2025 08:53
2 min de lecture

L’Assurance maladie française se trouve confrontée à un défi important : réduire son déficit tout en continuant à garantir des soins de qualité. En parallèle, le gouvernement a pour objectif d’économiser cinq milliards d’euros sur le budget de la Sécurité sociale. Dans ce contexte, les cures thermales retiennent l’attention. En 2023, ces dernières ont coûté 250 millions d’euros à la Sécu, relançant le débat sur leur efficacité et leur mode de remboursement, rapporte TopTribune.

À la recherche d’économies

Face à un déficit de la Sécurité sociale qui pourrait s’élever à 16 milliards d’euros en 2025 puis à 41 milliards d’euros en 2030, l’Assurance maladie a élaboré 60 propositions pour tenter de combler cet déficit. La Cour des Comptes, dans un rapport publié récemment, a également suggéré plusieurs mesures pour réduire les dépenses de la Sécurité sociale. Parmi ces propositions, se trouve une réduction du remboursement des cures thermales.

Actuellement, ces cures — souvent prescrites pour des affections telles que les rhumatismes ou certaines pathologies cutanées — bénéficient d’une prise en charge à hauteur de deux tiers par la Sécu. Dans certains cas d’affection longue durée (ALD), ce remboursement peut atteindre 100 %. Toutefois, le Cnam recommande de cesser d’accorder cette couverture totale pour des prestations dont l’efficacité scientifique reste sujette à caution, rappelant ainsi la modulation des remboursements en fonction des revenus.

Les retombées économiques

Le secteur thermal en France est conséquent, avec plus de 100 établissements disséminés sur 88 stations thermales, principalement en Occitanie, Auvergne-Rhône-Alpes et Nouvelle-Aquitaine. Près de 472 250 patients ont bénéficié d’une cure conventionnée en 2024. Ce domaine génère approximativement 7 000 emplois directs non délocalisables, engendrant 450 millions d’euros de recettes directes et jusqu’à 4 milliards d’euros de recettes indirectes pour l’économie locale.

La menace d’une réduction du remboursement suscite des inquiétudes parmi les curistes et les commerçants locaux. Par exemple, Collin Vuillemard, un restaurateur, confie à Franceinfo que « 30 % de son chiffre d’affaires dépend des curistes », tandis que Philippe Gaugirand, directeur d’hôtel, estime que ceux-ci représentent entre « 60 et 70 % de son chiffre d’affaires ». À Enghien-les-Bains, Céline Meglioli redoute que la diminution du remboursement entraîne « la fin » de leur activité.

Des réactions partagées

Les réponses à ces propositions sont hétéroclites. Un groupe de travail à l’Assemblée Nationale est en train d’étudier ces suggestions. Denis Fégné, député socialiste des Hautes-Pyrénées, souligne que le thermalisme ne constitue que « 0,13 % du budget de la Sécurité sociale ». Pour de nombreux curistes, ces soins sont jugés essentiels pour leur santé plutôt que perçus comme un simple luxe.

Eric Chavane, directeur du bain thermal de Luxeuil-les-Bains, n’est pas d’accord avec la volonté de chercher des économies dans ce secteur : « On se trompe de combat… ce n’est pas là qu’il faut faire des économies pour la Sécurité sociale. » Le professeur André Grimaldi qualifie même la proposition de la Cour des Comptes de « supercherie. »

Réfléchir à l’avenir du thermalisme

Le débat se poursuit sur l’efficacité scientifique et le mode de financement des cures thermales dans un contexte marqué par la fin du remboursement généralisé des tests Covid-19 déjà mise en place. Chaque décision prise aura des répercussions directes sur les économies locales et le bien-être des patients. Ces cures, ancrées dans les traditions de plusieurs régions françaises, jouent un rôle crucial dans l’activité économique locale.

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