Suite à l’annonce inattendue de la démission de Sébastien Lecornu, le 6 octobre, moins de douze heures après la présentation de son gouvernement, la France se retrouve dans une situation incertaine, rapporte TopTribune.
Cette confusion s’intensifie alors que le président Emmanuel Macron a fixé un ultimatum : le Premier ministre sortant doit conclure des « ultimes négociations » dans un délai de 48 heures, faute de quoi le président « prendra ses responsabilités ».
Nous sommes désormais le 8 octobre 2025, et Sébastien Lecornu est attendu pour soumettre ses conclusions au chef de l’État demain. Parmi les options envisagées figurent la dissolution de l’Assemblée nationale, une démission éventuelle ou une cohabitation, laissant ouvertes plusieurs possibilités quant à la direction politique du pays.
La démission, c’est non pour Emmanuel Macron
Le 7 octobre, Édouard Philippe, leader d’Horizons, a appelé Emmanuel Macron à organiser une élection présidentielle anticipée après l’adoption du budget 2026 pour résoudre la crise politique, « de manière organisée et digne ».
Du côté de la gauche, La France insoumise (LFI) ainsi que le groupe de la Gauche démocrate et républicaine (GDR) soutiennent également cette idée.
À droite, bien que Marine Le Pen n’ait pas explicitement demandé la démission de Macron, elle a évoqué cela comme une « décision sage ». Le leader de Reconquête, Éric Zemmour, a, quant à lui, affirmé que la seule solution à cette impasse serait une nouvelle élection présidentielle.
Aurore Bergé, porte-parole démissionnaire du gouvernement, a quant à elle déclaré sur BFM TV qu’Emmanuel Macron resterait président « jusqu’à la dernière minute de son mandat ». Elle a précisé :
« Il n’y a pas de mandat révocatoire dans la Constitution française [donc] la question de la démission n’existe pas. »
Ni démission, ni soutien
En interne, Emmanuel Macron semble diviser son propre parti. Gabriel Attal, président des députés Renaissance, a assuré qu’ils ne s’associeront « jamais » aux voix qui appellent à une démission ou à une présidentielle anticipée, tout en se distanciant d’Édouard Philippe.
Néanmoins, Philippe a exprimé qu’il « ne comprend plus les décisions » de Macron et insiste sur la nécessité de nommer un négociateur pour créer les conditions d’un nouveau gouvernement et promouvoir le partage du pouvoir.
Élisabeth Borne, ancienne Première ministre, a ouvert la porte à une « suspension » de la réforme des retraites, une question cruciale qui pourrait influencer la stabilité politique à l’approche des élections. Elle a déclaré :
« Si c’est la condition de la stabilité du pays, on doit examiner les modalités et les conséquences concrètes d’une suspension […] lors de la prochaine élection présidentielle. »
Selon des sources, Lecornu aurait sollicité le ministère des Finances pour évaluer l’impact économique d’une telle suspension.
La dissolution, l’option favorite du RN
Une autre possibilité avancée est la dissolution de l’Assemblée nationale. Emmanuel Macron a rencontré la présidente de l’Assemblée, Yaël Braun-Pivet, et le président du Sénat, Gérard Larcher, pour discuter de cette option, nécessaire pour procéder à une dissolution.
Le Rassemblement national (RN) est le seul parti à promouvoir cette idée. Marine Le Pen a déclaré qu’il est « absolument incontournable » d’opter pour une dissolution, une situation d’autant plus complexe pour elle du fait de son inéligibilité après condamnation.
« Il ne peut y avoir de stabilité retrouvée sans un retour aux urnes. »
Jordan Bardella, président du RN, a affirmé qu’il « prendra ses responsabilités » en cas de législatives anticipées, indiquant qu’il serait probablement candidat et prêt à former une majorité avec la droite si nécessaire.
Cohabitation (à gauche ou à droite)
Bruno Retailleau, patron des Républicains, souhaiterait maintenir sa position au poste de ministre de l’Intérieur, mais insiste sur la nécessité d’une « cohabitation » avec le gouvernement macronien, sans dilution de son parti dans l’ère présidentielle.
Le Parti socialiste (PS) exprime également le désir d’une cohabitation, appelant à un « changement de cap » avec l’espoir d’un « gouvernement de gauche » à Matignon.
Enfin, Fabien Roussel, secrétaire national du Parti communiste, a invité Macron à envisager une cohabitation pour permettre l’application de mesures répondant aux attentes des citoyens concernant le pouvoir d’achat et les retraites.
Seuls les Libéraux-Indépendants croient à un compromis et ont demandé une réunion urgente entre chefs de groupe pour trouver des solutions concernant le budget.