Le sérotype 3, apparu en 2023 aux Pays-Bas, près d’Amsterdam, a été détecté pour la première fois en France le 5 août dernier dans le département du Nord.
Près de 712 foyers de fièvre catarrhale ovine ont été recensés en France, à la date du 5 septembre 2024, fait savoir le ministère de l’agriculture dans une note sur la situation de l’épizootie dans le pays. Ces foyers sont répartis dans les départements suivants, l’Aisne, les Ardennes, l’Aube, le Doubs, la Haute-Marne, la Marne, la Meurthe-et-Moselle, la Meuse, la Moselle, la Nièvre, le Nord, l’Oise, l’Orne, le Pas-de-Calais, la Haute-Saône, la Saône-et-Loire, la Sarthe, la Seine-et-Marne, la Somme et l’Yonne. La campagne de vaccination se poursuit, mais l’inquiétude des éleveurs ne faiblit pas.
« J’ai vacciné mes brebis contre le FCO sérotype 8 au mois de juin, fait le rappel au mois de juillet et à partir du 2 août », décrit Arnaud Mandaroux, éleveur dans la Drôme, au micro de France Bleu Drôme Ardèche. Et pourtant, ses bêtes « ont commencé à mourir. Elles avaient la tête qui enfle, perdaient du poids. Cinquante sont mortes aujourd’hui sur 500 », assène-t-il, inquiet de l’arrivée redoutée du sérotype 3 dans son département alors que les équarisseurs qui doivent transporter les cadavres sont débordés.
« On nous prend pour des cons. C’est insupportable »,Arnaud Mandaroux, éleveur dans la Drôme,
à France Bleu Drôme Ardèche
Le sérotype 3, apparu en 2023 aux Pays-Bas, près d’Amsterdam, a été détecté pour la première fois en France le 5 août dernier dans le département du Nord.
Selon Elisabeth Moreau, éleveuse d’ovins en Gervanne (Drôme), les vaccins ne sont délivrés que petit à petit. « L’Etat a acheté 6 millions de doses, qui sont disponibles, mais on ne peut pas y accéder parce que notre vétérinaire doit passer par une plateforme. C’est lâché au compte-gouttes alors que les doses existent ! C’est un scandale » dénonce-t-elle au micro de France Bleu. Le préfet de la Drôme Thierry Devimeux assure que « la plateforme vient d’être installée dans le département, c’est une question d’heures, peut-être de jours ». Mais pour Elisabeth Moreau, c’est peut-être déjà trop tard : « il faut 21 jours pour le vaccin fasse effet. Or il y a déjà des cas à 150 km d’ici. La maladie arrive. On est peut-être déjà morts. »
Une commande supplémentaire de 5,3 millions de doses
Au total, 6,4 millions de doses de vaccins (dont 1,1 million de doses pour les ovins et 5,3 millions de doses pour les bovins) ont déjà été gratuitement fournies par l’État aux éleveurs, sur une zone de vaccination passant par les Hauts-de-France, la Normandie, l’Île-de-France, le Grand-Est, le Centre-Val de Loire et la Bourgogne-Franche-Comté.
Face à la propagation de la maladie, cette zone a été élargie, le 30 août, aux régions Auvergne-Rhône-Alpes et Pays-de-la-Loire, ainsi qu’aux départements de l’Ille-et-Vilaine, des Deux-Sèvres, de la Vienne, de la Haute-Vienne, de la Creuse et de la Corrèze. « Pour pourvoir à l’élargissement de cette zone de vaccination, l’État s’appuie sur la commande de 5,3 millions de doses complémentaires », précise le site du ministère de l’Agriculture.
Olivier Damaisin, coordinateur national interministériel sur le bien-être agricole, interrogé jeudi par France Bleu Drôme Ardèche, promet des avancées : « Bientôt, on aura un nouveau ministre de l’Agriculture. Je lui demanderai une audience très rapidement. Il y aura plusieurs pistes comme le fonds d’investissement. Mais surtout, il faut que ça aille vite ».