Fico menace de bloquer le 19e paquet de sanctions de l’UE contre la Russie
Fico menace de bloquer le 19e paquet de sanctions de l’UE contre la Russie

Fico menace de bloquer le 19e paquet de sanctions de l’UE contre la Russie

12.09.2025 17:00
2 min de lecture

Le 11 septembre 2025, le Premier ministre slovaque Robert Fico a déclaré qu’il n’approuverait pas le 19e paquet de sanctions de l’Union européenne contre la Russie si Bruxelles ne répondait pas aux exigences formulées par Bratislava. Cette position rappelle la crise précédente, lorsque le gouvernement slovaque avait retardé pendant plusieurs semaines l’adoption du 18e paquet de sanctions. Selon Fico, son soutien dépend désormais de propositions concrètes de la part des institutions européennes sur deux volets essentiels : la compatibilité des objectifs climatiques de l’UE avec les besoins de l’industrie automobile et lourde, et des mesures pour contenir la hausse des prix de l’électricité en Europe. Ses conditions ont été présentées lors d’un entretien avec le président du Conseil européen, António Costa.
Sanctions contre Moscou

Des doutes sur l’efficacité des sanctions et sur l’aide militaire à l’Ukraine

Au-delà de ces revendications, Robert Fico a exprimé son scepticisme quant à l’efficacité des mesures restrictives européennes, estimant qu’elles ne parviendront pas à infléchir la position de Moscou. Il a en outre réaffirmé son opposition à la fourniture d’aide militaire à l’Ukraine, accentuant ainsi l’écart avec la majorité des États membres de l’Union européenne. Sa ligne politique s’inscrit dans une stratégie de mise en cause récurrente des décisions prises à Bruxelles, notamment lorsqu’elles concernent l’énergie et la sécurité.

Bratislava et Budapest, voix dissidentes au sein de l’Union

Fico demeure, avec son allié régional Viktor Orbán, l’un des rares dirigeants européens à maintenir un dialogue régulier avec Vladimir Poutine. Tous deux adoptent une rhétorique perçue comme favorable à Moscou, contrastant avec la fermeté affichée par la plupart des capitales européennes. En Slovaquie, le gouvernement justifie souvent ses positions par une dépendance énergétique persistante : le pays bénéficie d’un contrat avec Gazprom jusqu’en 2034 portant sur 3,5 milliards de mètres cubes de gaz par an, aujourd’hui livré via la Turquie et la Hongrie.

Une stratégie qui fragilise l’unité européenne

Jusqu’ici, Bratislava n’a jamais bloqué définitivement un paquet de sanctions, préférant user de la tactique du report ou de conditions supplémentaires. Ce jeu d’équilibriste lui permet de rester membre « loyal » de l’UE tout en préservant ses intérêts économiques vis-à-vis de la Russie. Mais selon de nombreux responsables européens, cette attitude affaiblit la cohésion du bloc, crée un précédent dangereux et profite directement à Moscou. Pour plusieurs gouvernements, la dépendance énergétique de la Slovaquie devrait inciter à diversifier ses sources d’approvisionnement, et non servir de justification pour entraver la réponse européenne à la guerre menée contre l’Ukraine.

Laisser un commentaire

Your email address will not be published.

Dernières nouvelles

À NE PAS MANQUER