Un premier long-métrage français, « Dossier 137 » de Dominik Moll dans lequel figure Léa Drucker, et « Sirât » avec Sergi Lopez étaient les deux films en compétition ce 15 mai. Une journée marquée aussi par l’hommage rendu à la photographe palestinienne Fatima Hassona, tuée à Gaza.
Dans les actualités de la Croisette : deux films en compétition officielle et deux mises à l’écart pour cause d’agression sexuelle ce jeudi 15 mai. Cette troisième journée était aussi marquée par l’hommage rendu à la photographe palestinienne Fatima Hassona, tuée par un missile israélien à Gaza le 16 avril dernier. Cette Gazaouie de 25 ans est la protagoniste d’un documentaire réalisé par l’Iranienne Sepideh Farsi.
Dossier 137 présenté sans un de ses acteurs
Le film de Dominik Moll dans lequel figure Léa Drucker a fait parler de lui la veille de sa projection officielle en compétition. La présentation de Dossier 137 s’est en effet faite sans l’un de ses acteurs, écarté en raison d’un signalement pour des violences sexuelles présumées par le délégué général du festival Thierry Frémaux, une décision inédite en accord avec la production du film.
Dans le film, la Française Léa Drucker incarne une fonctionnaire de l’IGPN, la police des polices, chargée d’enquêter sur le cas d’un jeune homme blessé par un tir de LBD lors d’une manifestation de Gilets jaunes.
Avec ce film policier, le cinéaste révélé par Harry, un ami qui vous veut du bien revient à Cannes après avoir renoué avec le succès en présentant il y a trois ans sur la Croisette La Nuit du 12, sans être en compétition pour la Palme d’or. Le film, qui abordait la question des violences faites aux femmes, avait ensuite remporté sept César, dont celui de meilleur film.
Une autre mise à l’écart pour cause d’agression sexuelle
Le vice-président d’une section parallèle au Festival de Cannes mais indépendante de celui-ci, l’Acid, a été « mis en retrait » ce jeudi après avoir été accusé de violences sexuelles le matin même par une femme lors d’un évènement public sur la Croisette. Une information de l’AFP.
Lors d’une rencontre organisée par le Centre national de la cinématographie (CNC) pour aborder notamment la question des violences sexistes et sexuelles, une femme a pris la parole pour accuser publiquement cet homme de l’avoir agressée, ont rapporté plusieurs participants à l’AFP.
La jeune femme a agi avec beaucoup de courage, elle a tout de suite été prise en charge par les associations présentes.Le député Erwan Balanant, rapporteur d’une commission d’enquête parlementaire sur les violences dans le milieu de la culture, présent sur les lieux.
« Aujourd’hui, lors d’une table ronde publique, nous avons entendu un témoignage mettant en cause l’un de nos membres, actuellement vice-président de l’Acid, pour des faits graves pouvant s’apparenter à des violences sexuelles », ont confirmé les deux coprésidents de l’Acid dans un communiqué à l’AFP.
« Devant ces charges, auparavant méconnues de l’association, les présidents enclenchent dès à présent des mesures conservatoires à son égard, entraînant sa mise en retrait de la vie associative, et lancent un processus d’enquête interne confié à un organisme extérieur », ont-ils ajouté.
« L’Acid tient à rappeler sa position de principe, à savoir le soutien, l’accompagnement et l’écoute de toutes les victimes et témoins de faits » de violences et harcèlement sexistes, sexuels et moraux, ont-ils poursuivi.
L’hommage à Fatima Hassona
Cette troisième journée était marquée par l’hommage rendu à la photographe palestinienne Fatima Hassona, tuée par un missile israélien à Gaza le 16 avril.
Cette Gazaouie de 25 ans est la protagoniste d’un documentaire réalisé par l’Iranienne Sepideh Farsi qui sera projeté jeudi soir.
Put your soul on your hand and walk, sélectionné à l’Acid, une section parallèle au Festival de Cannes, dévoile les échanges en visio entre la réalisatrice, réfugiée à Paris, et la photographe, chez elle à Gaza.
Sa mort, ainsi que celle de toute sa famille, à l’exception de sa mère, dans la frappe qui a détruit sa maison, a suscité une immense émotion dans le monde du cinéma.
Mardi, jour de l’ouverture du festival, une tribune signée par 380 artistes dont Pedro Almodovar, Richard Gere ou Susan Sarandon a appelé à « ne pas rester silencieux.se.s tandis qu’un génocide est en cours à Gaza ».
Lors de la cérémonie d’ouverture, la présidente du jury Juliette Binoche a rendu un hommage appuyé à la jeune photographe, rappelant que « Fatima aurait dû être parmi nous ce soir ».
Sergi Lopez dans un autre film en compétition
Voici la bande-annonce de ce road-movie au Maroc, l’histoire d’un père (Sergi López) parti à la recherche de sa fille.
Leur quête les mène dans une free party perdue dans les montagnes du sud du Maroc, où le duo va rencontrer un groupe de ravers en route pour une dernière fête dans le fin fond du désert. Ils vont décider de les suivre, dans l’espoir de retrouver Mar.
L’Espagnol Oliver Laxe n’est lui non plus pas un inconnu à Cannes. Son dernier long métrage, « O que Arde » (Viendra le feu), avait été récompensé d’un prix du jury dans la section « Un certain regard » en 2019. En 2016, le cinéaste avait remporté le Grand prix de la Semaine de la critique pour « Mimosas, la voie de l’Atlas ».
Antoine Dupont transforme l’essai de la montée
Antoine Dupont, le joueur toulousain était présent sur le tapis rouge ce jeudi soir. Blessé depuis le mois de mars, victime d’une rupture des ligaments croisés, le rugbyman a rencontré un joli succès auprès des spectateurs.
Instant potin. Sur la Croisette aussi, l’ancienne Miss univers, Iris Mittenaere… Mais discrète, elle n’était pas au bras du rugbyman précité :
Mylène Farmer est toujours là !
Après avoir ému la salle lors de la cérémonie d’ouverture de ce 78 festival avec son titre hommage à David Lynch, la chanteuse est ce vendredi encore présente sur le tapis rouge. Elle monte les marches à la séance de minuit pour le film Dalloway.
Auteur de succès tels que Un homme idéal (2014) ou encore de Boîte noire(2020), Yann Gozlan vient pour la première fois à Cannes avec Dalloway. Ce nouveau thriller réunit Cécile de France et Mylène Farmer autour d’une d’angoisse plus contemporaine que jamais : l’Intelligence Artificielle.
Au programme de ce vendredi 16 mai
Ce vendredi, l’actualité cinéma sera marquée par l’entrée en compétition du fil La petite dernière de Hafsia Herzi. Récemment récompensée du César de la meilleure actrice dans le film Borgo, elle passe derrière la caméra. Elle défendra son long métrage, un récit de l’émancipation et des questionnements d’une jeune fille de banlieue.
C’est un film universel et un film de femme surtout. Je suis très contente de présenter ce film-là, j’y tiens beaucoup et j’ai un passé avec le festival. Donc voilà, je suis très heureuse.l’actrice et réalisatrice Hafsia Herzi.
Une belle montée des marches sera aussi au programme : Eddington. Quelques années après la sortie remarquée de son film Midsommar porté par Florence Pugh, le réalisateur américain Ari Aster un film qui réunira Emma Stone, Austin Butler, Pedro Pascal ou encore Joaquin Phoenix.
La soirée se terminera par une montée musicale avec Bono. En 2022, le chanteur du groupe U2 publiait sa biographie Bono : Stories of Surrender. Elle devient aujourd’hui le titre d’un film documentaire diffusé en séance spéciale au Festival de Cannes, en présence de l’artiste, avant de sortir le 30 mai sur Apple TV +.
Présentés en sélection Un Certain Regard :
- L’inconnu de la grande arche de Stéphane Démoustier marque le retour à Cannes de Claes Bang (acteur inoubliable de la Palme d’Or de 2017, The square).
- The chronology of water, le premier film de l’actrice américaine césarisée, Kristen Stewart, avec Imogen Poots. Il raconte l’histoire de Lidia Yuknavitch.