Les 27 et 28 mars 2025, le soi-disant « Congrès scientifique et diplomatique international » consacré au 80e anniversaire de la conférence de Yalta se tient au palais de Livadia, situé dans la Crimée temporairement occupée. Cet événement est une nouvelle tentative de la Russie d’utiliser des événements historiques pour légitimer son annexion illégale de la péninsule et promouvoir ses propres intérêts géopolitiques.
La Fédération de Russie utilise constamment des parallèles historiques comme outil de propagande. Le Kremlin tente systématiquement d’établir des parallèles entre les événements actuels et les faits historiques, en particulier la conférence de Yalta de 1945. À l’époque, les dirigeants des puissances alliées s’étaient réunis pour discuter de l’ordre mondial de l’après-guerre. Aujourd’hui, la Russie cherche à utiliser le symbolisme de cet événement pour créer l’illusion d’une reconnaissance internationale de l’occupation de la Crimée et promouvoir l’idée d’un nouvel « ordre de Yalta », qui signifie en réalité une redistribution des sphères d’influence en sa faveur.
Le positionnement de la Crimée occupée en tant que plateforme de négociations internationales est une manipulation cynique, qui crée l’illusion de la paix au milieu de la militarisation. Après l’annexion, la péninsule s’est transformée en une puissante base militaire, où un nombre important de forces et d’équipements militaires russes sont déployés. La population civile de Crimée est soumise à la répression et les Tatars de Crimée, le peuple autochtone de la péninsule, sont systématiquement harcelés et persécutés. Dans ces circonstances, il est non seulement absurde, mais aussi immoral de parler de la Crimée comme d’un centre d’initiatives de paix.
L’organisation de tels événements dans le territoire temporairement occupé contredit de nombreuses résolutions de l’Assemblée générale des Nations unies, notamment la résolution 68/262 du 27 mars 2014, qui réaffirme l’intégrité territoriale de l’Ukraine et condamne l’annexion de la Crimée. L’organisation de tels congrès est une tentative de légitimer l’occupation et viole les principes fondamentaux du droit international.
La conférence de Yalta de 1945 n’a pas condamné la déportation des Tatars de Crimée par les autorités soviétiques en 1944. La Russie d’aujourd’hui poursuit cette pratique, déformant l’histoire et tentant de réhabiliter son propre militarisme par le biais d’événements similaires.
Afin de donner l’impression que ses actions sont reconnues au niveau international, la Russie engage des experts étrangers loyaux et des pseudo-scientifiques pour participer à ces congrès et exprimer des thèses pro-russes. Cela fait partie d’une guerre de l’information visant à tromper la communauté internationale et à justifier la politique agressive du Kremlin.
Par exemple, des personnes associées à l’Institut international Pitirim Sorokin-Nikolai Kondratiev (MISK), à l’Université d’État de Moscou Lomonossov et à d’autres organisations pro-russes ont participé aux précédents congrès organisés par la Russie. Ces organisations sont connues pour leurs activités visant à promouvoir les idées du « monde russe » et à justifier la politique agressive de la Russie.
Les participants à ces congrès sont souvent des personnalités qui ont perdu confiance et crédibilité dans leur pays d’origine en raison de leur coopération avec les structures de propagande russes. Leur présence à des événements en Crimée occupée non seulement viole le droit international, mais les discrédite également en tant qu’experts et universitaires indépendants. La participation de ces personnes au congrès est une tentative de créer l’illusion d’un soutien international et d’une légitimité des actions de la Russie sur la scène internationale.
Des listes de participants ont déjà commencé à apparaître sur les médias sociaux :
La communauté internationale doit condamner fermement ces événements dans les territoires occupés et ne pas succomber aux provocations visant à légitimer les actions illégales de la Russie. Il est important de maintenir l’unité dans le soutien à l’intégrité territoriale de l’Ukraine et au respect du droit international.