Expulsions massives, taxes douanières, grâce des émeutiers... Que va faire Donald Trump dès son premier jour au pouvoir ?
Expulsions massives, taxes douanières, grâce des émeutiers... Que va faire Donald Trump dès son premier jour au pouvoir ?

Expulsions massives, taxes douanières, grâce des émeutiers… Que va faire Donald Trump dès son premier jour au pouvoir ?

20.01.2025
5 min de lecture

Donald Trump a promis de signer « de nombreux décrets » présidentiels à son retour à la Maison Blanche, en particulier sur la lutte contre l’immigration clandestine.

Il s’est engagé « à agir et à résoudre toutes les crises auxquelles [les Etats-Unis] sont confrontés ». Pour concrétiser cette promesse, Donald Trump entend signer « de nombreux décrets » dès son retour à la Maison Blanche, lundi 20 janvier, à l’issue de son investiture. Tout au long de sa campagne, le président populiste a évoqué une flopée de mesures qu’il souhaite voir appliquer sans délai.

Pour les mettre en œuvre, il compte recourir aux « executives orders », des décrets présidentiels qui se substituent à la législation. Ils ne peuvent être contestés, sauf s’ils ne respectent pas la Constitution. Cette appétence pour ce modèle de gouvernance n’a rien d’inédit : lors de son premier mandat, Donald Trump avait promulgué 220 décrets présidentiels, contre 160 pour Joe Biden, d’après le site du registre fédéral américain(Nouvelle fenêtre).

Expulsion massive, taxes douanières, grâce des émeutiers, limitation des droits des personnes transgenres… Franceinfo revient sur les décrets présidentiels que le 47e président des Etats-Unis prévoit de parapher dès son premier jour au pouvoir.

Mettre fin au droit du sol

« Dès que j’aurai prêté serment, je lancerai le plus grand programme d’expulsions de l’histoire américaine », a promis le républicain, qui n’exclut pas de recourir aux forces armées si nécessaire. « Le crime est à des niveaux record. Des migrants affluent dans notre pays, venant de prisons et d’instituts psychiatriques », a-t-il argué lors d’une interview diffusée le 8 décembre dernier sur la chaîne NBC(Nouvelle fenêtre). Derrière cette rhétorique anti-immigration, au cœur de sa campagne, le milliardaire américain a égrené plusieurs mesures, que le pape François a taxé de « calamités ».

Donald Trump veut notamment abolir le droit du sol. Interrogé sur la manière dont il comptait s’y prendre, il a évoqué la possibilité d’un décret exécutif, aussi appelé « executive order », sans préciser si cela suffirait. Selon le Wall Street Journal(Nouvelle fenêtre), Donald Trump compte déclarer, juste après avoir prêté serment, l’état d’urgence à la frontière avec le Mexique. L’expulsion d’immigrés clandestins (environ 11 millions de personnes aux Etats-Unis, d’après le Pew Research Center(Nouvelle fenêtre)(Nouvelle fenêtre),(Nouvelle fenêtre)« débutera très, très rapidement », a assuré le président élu. Je ne peux dire dans quelles villes car les choses sont en train de bouger. »

Augmenter les droits de douane

Elu en partie sur ses promesses de faire baisser le coût élevé de la vie aux Etats-Unis, le président républicain a répété être un « fervent partisan » des droits de douane et que ceux-ci ne « coûtent rien aux Américains ». Il a toutefois déclaré ne pouvoir « rien garantir » sur une éventuelle hausse des prix pour les ménages américains.

Il a d’ores et déjà promis des droits de douane de 25% sur les produits venant du Canada et du Mexique, deux des principaux partenaires commerciaux des Etats-Unis, théoriquement protégés par un accord de libre-échange. Donald Trump a aussi menacé Pékin d’augmenter considérablement les taxes sur les marchandises en provenance de Chine. Sur son réseau Truth Social, il avait dit en novembre dernier envisager une hausse de 10% des droits de douane sur « tous les nombreux produits arrivant de Chine aux Etats-Unis ».

Lors du premier mandat de Donald Trump, le bras de fer avec Pékin avait été particulièrement virulent puisqu’il avait alors lancé une guerre commerciale avec la Chine. Celle-ci devrait se poursuivre lors de son second mandat, le président républicain souhaitant inciter les entreprises à rapatrier leur production aux Etats-Unis.

Gracier les émeutiers du 6 janvier

Donald Trump a laissé entendre à plusieurs reprises qu’il n’hésiterait pas à user de ses prérogatives présidentielles afin de gracier toutes les personnes condamnées pour l’assaut du Capitole. « Je me pencherai sur le [sujet] dès le début, peut-être dans les neuf premières minutes [de mon mandat]« , avait déclaré Donald Trump dans une interview au magazine Time(Nouvelle fenêtre) en avril dernier.

Le 6 janvier 2021, les partisans de Donald Trump avaient tenté d’empêcher le Congrès de certifier la victoire à la présidentielle de Joe Biden. Plus de 1 500 personnes avaient été inculpées et 1 270 condamnées, parmi lesquelles certaines attendant encore de connaître leur peine, selon les derniers chiffres du ministère de la Justice.

Si une certaine ambiguïté persiste sur le sort des personnes condamnées pour des violences sur des policiers, Donald Trump a fait état d’une mesure de grâce « majeure » pour ceux qu’il appelle des « otages ». Dans un long discours prononcé dimanche, lors de son dernier meeting avant sa prise de fonction, le 47e président américain a assuré à ses partisans qu’ils seront « très heureux » de la décision qu’il prendra en la matière dès lundi.

Réduire les régulations environnementales 

Donald Trump avait violemment claqué la porte de l’accord de Paris sur le climat durant son premier mandat. Ouvertement climatosceptique, le président américain a affiché sa volonté de retirer de nouveau son pays de ce texte visant à limiter le réchauffement. Le républicain a également promis de développer l’extraction pétrolière et gazière. « Drill baby, drill », a-t-il ainsi scandé durant sa campagne en guise de slogan. Le président, qui a dans le passé qualifié le changement climatique de « canular », a promis que les Etats-Unis allaient « forer à tout va », et ce alors que la production d’hydrocarbures américaine évolue déjà à des niveaux records.  

Autre promesse de campagne? « Mettre rapidement fin à la grande arnaque verte », en annulant par exemple une récente décision de Joe Biden consistant à interdire très largement l’exploitation d’hydrocarbures en mer. Le président populiste a par ailleurs exprimé sa forte opposition aux véhicules électriques, malgré son alliance avec Elon Musk, patron de Tesla.

Limiter les droits des personnes transgenres

« D’un simple trait de plume, dès le premier jour, nous mettrons un terme au délire transgenre », a assuré le président élu, qui a promis d’« exclure les transgenres » de l’armée et des écoles. Il compte aussi empêcher les femmes transgenres de concourir dans les catégories sportives féminines. « La politique officielle des Etats-Unis sera qu’il n’y a que deux genres, homme et femme », avait martelé Donald Trump en décembre, lors d’un meeting. Le milliardaire américain a répété dimanche vouloir mettre fin aux « idéologies ‘woke’ de la gauche radicale ».

Donald Trump a aussi promis de supprimer tout financement fédéral des écoles ayant adopté la « théorie critique de la race ». Ce concept, qui désigne au départ un courant de recherche, est utilisé de manière péjorative par les conservateurs pour dénoncer les enseignements de sensibilisation au racisme.

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