Tous les deux ans, l’histoire se répète. Après avoir été éliminées en quarts de finale lors des trois derniers Mondiaux, des Jeux olympiques de Paris en 2024 et à trois reprises lors de l’Euro, les Françaises espèrent enfin briser cette malédiction. Annoncées régulièrement comme favorites, les Bleues n’ont jusqu’à présent jamais réussi à décrocher un titre majeur dans leur parcours sportif, rapporte TopTribune.
Pour l’Euro organisé en Suisse à partir du 2 juillet, les attentes sont moins élevées afin d’éviter de porter la poisse à l’équipe. Bien qu’elles fassent partie des grandes nations du football européen, les joueuses tricolores se perçoivent plutôt comme des « outsiders », se plaçant derrière l’Espagne et l’Angleterre, championnes du Monde et d’Europe actuellement.
« Nous n’avons pas encore remporté de trophée, il est donc difficile de se considérer comme favorites », a souligné, avec une pointe d’humilité, le sélectionneur Laurent Bonadei à l’AFP, à l’approche du tournoi.
Une équipe remaniée
À 55 ans, ce nouvel entraîneur, ancien footballeur professionnel, s’apprête à vivre sa première grande compétition à la tête des Bleues. Avoir été adjoint à Hervé Renard lors du dernier Mondial et des JO précédents lui a permis de se préparer à ce moment.
Pour cet Euro, il a pris des décisions audacieuses en écartant des joueuses emblématiques telles que Wendie Renard, son ancienne capitaine, et Eugénie Le Sommer, meilleure buteuse de l’histoire des Bleues, ainsi que Kenza Dali, avec 76 sélections. En revanche, il a choisi de faire confiance à de jeunes talents comme Alice Sombath, Thiniba Samoura, Lou Bogaert et Melwenn N’Dongala, qui apportent une fraîcheur à l’équipe.
« Le groupe a été renouvelé d’environ un tiers. Ce vent de fraîcheur peut apporter quelque chose de positif », a expliqué Laurent Bonadei. « Il était temps d’opérer cette transition, visant à penser au présent tout en regardant vers l’avenir pour permettre à cette équipe de progresser », a-t-il ajouté.
La structure de cette nouvelle sélection se concentre sur l’attaque, comme le souligne le sélectionneur : « Avec huit joueuses offensives, il faudra gérer une rotation importante pour maximiser notre impact ». Parmi les attaquantes, il pourra compter sur Kadidiatou Diani, Marie-Antoinette Katoto, Sandy Baltimore et Clara Mateo, reconnue comme la meilleure joueuse du championnat de France.
Récemment, les Bleues se sont montrées redoutables en marquant 14 buts lors de leurs quatre derniers matchs, dont cinq face à la Belgique. Cependant, elles ont également éprouvé des difficultés, notamment lors de leur dernier match de préparation, le 27 juin, contre le Brésil, où elles ont réussi à renverser la situation après avoir été menées 2-0. « Je crois qu’elles sont prêtes maintenant », a déclaré Laurent Bonadei après cette victoire, qu’il a considérée comme une préparation idéale avant un championnat d’Europe à forte intensité.
Un groupe relevé
Les joueuses de l’équipe de France feront face à des adversaires coriaces dès le début de la compétition. Leur premier match, prévu pour le 5 juillet, les mettra en présence des Anglaises, qui ont été couronnées championnes d’Europe en 2022. Bien que les « Lionesses » devront évoluer sans plusieurs de leurs joueuses clés, elles auront à cœur de réaliser un doublé. Dans un groupe difficile, les tricolores rencontreront également les surprenantes Galloises le 9 juillet et les redoutables Néerlandaises, victorieuses de l’Euro en 2017, le 13 juillet.
Delphine Cascarino, attaquante habituée aux compétitions internationales, est consciente des défis à relever : « Nous avons un groupe très difficile, comprenant les deux dernières tenantes du titre, à savoir les Pays-Bas et l’Angleterre. Le pays de Galles est aussi une équipe solide. À nous de nous concentrer sur la qualification aux phases éliminatoires, ce qui s’annonce difficile. Notre objectif est d’aller le plus loin possible. »
Pour atteindre les quarts de finale, les Bleues devront finir parmi les deux premières de leur groupe. Elles pourraient bénéficier du retour de Griedge Mbock, absente à cause d’une blessure, mais qui a repris l’entraînement. Laurent Bonadei a des raisons d’espérer un retour rapide de sa nouvelle capitaine. De son côté, Marie-Antoinette Katoto, après avoir raté plusieurs compétitions en raison de blessures, semble retrouver son niveau et pourrait être une pièce maîtresse de l’équipe. Toutefois, elle demeure prudente et évite de faire des pronostics, souhaitant simplement se concentrer sur le jeu.
Avec AFP
