L’intelligence artificielle (IA) est en train de redéfinir la croissance économique mondiale, touchant des secteurs variés tels que la finance, la santé et l’automobile. Bien que ses perspectives semblent prometteuses, l’impact réel sur notre quotidien et dans le monde des affaires continue de faire débat. Alors que les géants technologiques investissent massivement, les résultats sont parfois loin de satisfaire, rapporte TopTribune.
Des modèles d’IA en constante évolution
Depuis le lancement de ChatGPT il y a environ trois ans, le développement des modèles d’IA a connu une progression fulgurante. Ces outils sont désormais capables de créer non seulement du contenu textuel, mais aussi des images, de la musique, des vidéos, et même du code. Cette diversification s’accompagne d’une intensification des capacités de réflexion et d’analyse, bien que les limites de l’IA dans le domaine de la gestion soient également mises en avant. Un rapport récent du MIT révèle que jusqu’à 95 % des projets d’IA de nouvelle génération n’ont pas réussi à démontrer leur efficacité.
La cinquième version de ChatGPT est un exemple de cette ambivalence. Qualifiée par UBS d’« évolution plus qu’une révolution », elle a déçu certains qui espéraient des avancées réellement disruptives.
Les enjeux économiques et sociaux
Les implications économiques de l’IA se font de plus en plus sentir, mais elles restent complexes. Selon Mark Haefele, directeur des investissements chez UBS, les revenus attribuables à l’IA n’arrivent pas à suivre le rythme des investissements massifs. Ce décalage illustre un gap entre des attentes souvent excessives et la capacité réelle de l’IA à transformer nos méthodes de travail.
Aux États-Unis, malgré un climat économique assombri par des tendances protectionnistes, un ralentissement démographique et des incertitudes politiques, le secteur de l’IA continue de susciter un optimisme prudent. Des entreprises telles que Google, Microsoft, Amazon, Apple, Nvidia, IBM, Meta, Tesla et Salesforce poursuivent leurs investissements dans ce domaine, explorant des applications qui vont des véhicules autonomes aux solutions de diagnostic médical améliorées.
Néanmoins, cette course à l’innovation entraîne également des répercussions sur le marché de l’emploi, provoquant des licenciements à grande échelle. L’automatisation menace de transformer des professions existantes, créant ainsi des tensions sur le marché du travail. En effet, 1,2 million d’Américains supplémentaires sont devenus inactifs au cours du premier semestre 2024, ce qui est révélateur d’une diminution significative dans les créations d’emplois et met en avant les professions à risque.
Les politiques économiques de Donald Trump
Depuis son retour à la présidence en 2024, Donald Trump a mis en œuvre plusieurs politiques protectionnistes visant à renforcer l’économie nationale. Cela inclut une augmentation des droits de douane ainsi que des restrictions sur l’immigration, touchant directement le pouvoir d’achat et exacerbant les inégalités sociales.
Tout en critiquant la Réserve fédérale pour sa politique monétaire jugée trop rigide, le président voit également l’indice boursier atteindre des sommets historiques. Une telle situation suscite des inquiétudes concernant les risques d’une bulle financière dans le secteur de l’IA si les bénéfices escomptés ne se réalisent pas, renforçant ainsi les tensions économiques.
Les perspectives et les risques à venir
Depuis le début des années 2020, l’intelligence artificielle est perçue comme un pilier essentiel de la croissance économique américaine, mais plusieurs défis doivent encore être relevés. Les investissements colossaux dans la chaîne de valeur de l’IA, comprenant les microprocesseurs, les centres de données et les infrastructures cloud, doivent continuer à prouver leur rentabilité sur le long terme.
Le risque d’une bulle financière se rapproche si ces innovations ne génèrent pas rapidement des bénéfices tangibles. De plus, il est probable que les inégalités sociales s’amplifient, créant une division entre ceux qui bénéficient des avancées technologiques et ceux qui sont laissés de côté par les rapides mutations du marché de l’emploi.
