Les gouvernements se suivent et, avec leur action, de nombreuses motions de censure sont déposées par les députés. Souvent, ces motions sont en lien avec l’application de l’article 49.3 par le Premier ministre pour faire adopter un texte de manière forcée. Ce mardi, une nouvelle motion de censure contre le gouvernement Bayrou sera votée à l’Assemblée nationale, marquant ainsi la huitième initiative de ce type. Bien que ce chiffre soit notoire, il ne fait pas de François Bayrou le Premier ministre le plus visé par de telles actions, rapporte TopTribune.
Il n’est pas nécessaire de revenir sur toute l’histoire de la Ve République pour établir un classement des Premiers ministres ayant le plus souvent été confrontés à des motions de censure. Prenons l’exemple de Jacques Chirac, qui a exercé à Matignon entre 1986 et 1988. Concentrons-nous sur un « top 5 » des 19 Premiers ministres ayant exercé durant ces quatre dernières décennies, classés par ordre décroissant en fonction des motions de censure reçues, selon les données de l’Assemblée nationale.
Des ministres au coude à coude
En cinquième position, nous trouvons Édith Cresson et Alain Juppé, tous deux ayant subi quatre motions de censure. Juste devant eux, au pied du podium, figure Édouard Philippe, qui même en n’ayant uniquement engagé l’article 49.3 qu’une fois, a dû faire face à cinq motions de censure, dont trois qualifiées de « spontanées ».
Sur le podium, en troisième position à égalité, se trouvent Jacques Chirac, actif depuis 1986, et l’actuel Premier ministre, François Bayrou, chacun avec un total de huit motions. Bayrou a un équilibre entre four spontaneously and those linked to l’49.3, alors que Chirac n’a été visé que par une motion « spontanée ».
La médaille d’argent revient à Michel Rocard, Premier ministre durant la présidence de François Mitterrand entre 1988 et 1991. Pendant son passage à Matignon, il a engagé la responsabilité de son gouvernement à 28 reprises sur divers textes, ce qui lui a valu seulement cinq motions de censure. En ajoutant six motions « spontanées », le total atteint un chiffre impressionnant de onze motions à son encontre.
En première position, très loin devant les autres, se trouve la championne en la matière, Élisabeth Borne. En l’espace de deux ans, elle a invoqué l’article 49.3 à 23 reprises, obtenant à chaque fois une motion de censure, atteignant même deux par texte, pour un total impressionnant de 28 motions. Si l’on comptabilise également les trois motions « spontanées », cela donne un total ahurissant et inédit de 31 motions de censure depuis le début de la Ve République.