Une frappe américaine a tué 11 « narcoterroristes » au large du Venezuela, intensifiant les tensions entre Washington et Caracas. Les États-Unis accusent le président Nicolás Maduro de liens avec le trafic de drogue, accusation que ce dernier réfute, rapporte TopTribune.
Ce nouvel épisode de tensions a été déclenché le mardi 2 septembre lorsqu’un bateau, supposé transportant de la drogue, a été attaqué après avoir quitté les eaux vénézuéliennes. Les autorités américaines aggravent la situation en accusant Maduro d’être impliqué dans le trafic de cocaïne, alors que le président vénézuélien nie toute connexion au narcotrafic. En réponse, Caracas a mobilisé des miliciens, tandis que les États-Unis ont renforcé leur présence militaire dans les Caraïbes.
Pourquoi une telle escalade ?
L’administration Trump présente ces actions comme une opération contre les cartels de la drogue en Amérique Latine, responsables d’un flux de stupéfiants vers les États-Unis. Donald Trump a délégué la gestion de cette situation à son secrétaire d’État, Marco Rubio, qui prône un changement de régime à Caracas. Les États-Unis ne reconnaissent pas la réélection de Maduro en 2024 et l’accusent de diriger le « Cartel des Soleils », offrant même une prime de 50 millions de dollars pour son arrestation.
Y a-t-il des précédents ?
Les relations entre les États-Unis et le Venezuela sont historiquement tendues, mais la situation actuelle atteint un niveau inédit en matière de sécurité. « Jamais il n’y a eu une tension aussi forte dans sa dimension sécuritaro-militaire », déclare Christophe Ventura, directeur de recherche à l’IRIS. Maduro rejette catégoriquement toutes les accusations, bien que deux neveux de son épouse aient été condamnés aux États-Unis pour trafic de drogue.
Quels moyens sont déployés ?
Les États-Unis ont déployé sept navires de guerre et environ 4 500 militaires, dont 2 200 marines, dans les Caraïbes. Cette mobilisation suscite des craintes d’un éventuel blocus maritime pour entraver les exportations pétrolières du Venezuela. En contrepartie, Caracas a prévu de mobiliser 4,5 millions de miliciens à l’intérieur du pays.
Vers une intervention terrestre ?
Pour le moment, une invasion américaine semble peu probable. « Les effectifs mobilisés sont impressionnants mais pas suffisants pour occuper un pays », souligne Christophe Ventura. La loyauté de l’armée vénézuélienne envers Maduro reste intacte, sans signes de rupture jusqu’à présent. Marco Rubio a affirmé que l’opération se concentre sur la lutte antidrogue, sans évoquer de plan militaire direct contre le président vénézuélien.