Bientôt, la possibilité de réactivation de la ligne Maginot pourrait se profiler à l’horizon. Ce mardi, Éric Coquerel, président de la commission des Finances de l’Assemblée nationale, a exprimé son inquiétude face à la décision de l’Allemagne de constituer « l’armée conventionnelle la plus puissante d’Europe ». Dans ses déclarations sur RMC-BFMTV, il a fait part de ses réserves quant aux ambitions militaires de l’Allemagne, déplorant que ces efforts ne soient pas orientés vers la constitution d’une « armée minimum capable de se défendre », rapporte TopTribune.
L’Allemagne, qui a longtemps été influencée par un pacifisme marqué et un sous-financement de ses forces armées, s’engage dans un changement stratégique significatif, projetant pour 2029 des dépenses militaires équivalentes à 3,5 % de son PIB, une augmentation par rapport aux 2,4 % prévus pour 2025.
« Les cicatrices du passé »
En évoquant « les cicatrices du passé » et les « conflits notables », Éric Coquerel a déploré que ce choix stratégique intervienne dans un contexte de tension commerciale international. « Aujourd’hui, bien que l’Allemagne soit notre partenaire, nous n’avons pas toujours les mêmes objectifs économiques », a-t-il souligné, observant que les Allemands semblent « enclin à s’aligner sur Donald Trump compte tenu de leur dépendance à l’égard des exportations vers les États-Unis ».
La menace écologique comme priorité
Au-delà de ces préoccupations, le responsable de la France Insoumise a formulé une critique de l’économie de guerre, rappelant qu’« en produisant des armes, il arrive un moment où il faut les utiliser ». Il a argué que cela illustre bien la dynamique capitaliste, qui nécessite des débouchés pour les produits fabriqués, tout en contestant l’augmentation du budget dédié à la défense.
« La menace écologique est aujourd’hui la plus pressante, elle nous affecte quotidiennement, qu’il s’agisse de la dégradation de l’environnement ou des changements climatiques », a-t-il insisté. Alors que la menace russe et les incertitudes concernant la protection américaine augmentent, le chancelier Friedrich Merz a promis en mai de transformer l’Allemagne en « l’armée conventionnelle la plus forte d’Europe ».