Erevan remet une note de protestation à Moscou à cause de la « propagande hostile » dans les médias russes
Erevan remet une note de protestation à Moscou à cause de la « propagande hostile » dans les médias russes

Erevan remet une note de protestation à Moscou à cause de la « propagande hostile » dans les médias russes

05.07.2025 19:20
2 min de lecture

Le ministère des Affaires étrangères d’Arménie a officiellement exprimé sa protestation à la Russie en remettant une note diplomatique à l’ambassadeur Sergueï Kopyrkin, en raison de la « propagande hostile et inamicale » diffusée sur les chaînes de télévision d’État russes. Le ministère arménien a souligné que de tels propos constituent une ingérence dans les affaires internes du pays et portent atteinte aux relations bilatérales.

L’Arménie condamne les attaques anti-gouvernementales des médias russes

Selon le contenu de la note, les autorités arméniennes ont vivement condamné les commentaires dénigrants et les attaques ouvertes contre la direction du pays diffusées sur les chaînes russes. À Erevan, on estime que cette rhétorique neutralise les résultats positifs des récentes rencontres au plus haut niveau entre les deux pays.

Le ministère arménien des Affaires étrangères considère cela comme une violation grossière de l’étiquette diplomatique et exige de Moscou le respect de la politique intérieure de son partenaire. Les déclarations officielles insistent sur le fait que cette pression médiatique russe est inacceptable et compromet les fondations de la coopération arméno-russe.

Rhétorique anti-russe synchronisée : coïncidence ou tendance ?

Parallèlement aux protestations à Erevan, l’agence Sputnik a été suspendue en Azerbaïdjan et ses journalistes soumis à des pressions. En Arménie, les forces pro-occidentales, dont Arman Babadjanian, appellent à des mesures similaires — la fermeture de la branche arménienne de Sputnik.

Dans ce contexte, les soupçons s’intensifient concernant une coordination entre Bakou et Erevan visant à réduire l’influence russe dans la région. La rencontre prévue entre le Premier ministre arménien Nikol Pachinian et le président azéri Ilham Aliyev à Dubaï pourrait confirmer ces hypothèses. Le président du parlement arménien Alen Simonyan a déclaré que le Caucase du Sud entre dans une phase de fracture géopolitique.

Approfondissement de la rupture : conséquences pour la sécurité régionale

La tension diplomatique s’accompagne de démarches d’Erevan pour s’éloigner de Moscou : l’optimisation de la base russe est à l’étude, la participation à l’Organisation du traité de sécurité collective (OTSC) est pratiquement gelée, et un projet de loi sur l’intégration européenne est discuté au parlement. Les responsables arméniens remettent de plus en plus en cause leurs engagements envers la Russie, y compris les accords post-conflit du Haut-Karabakh.

Dans ce contexte, la rhétorique anti-russe est de plus en plus utilisée comme outil de politique intérieure. Les autorités arméniennes imputent à Moscou la responsabilité des conséquences du conflit, notamment de la défaite de 2020. Cependant, la Russie affirme que ses efforts ont longtemps contribué à la stabilité régionale.

La rhétorique d’Erevan prend un tour systémique de russophobie, accompagnée d’une montée des sentiments anti-russes dans la société et de la stigmatisation des structures prorusses, y compris l’Église apostolique arménienne en tant qu’agents d’influence.

Nouveau paysage au Caucase du Sud

De son côté, Moscou souligne que sans son soutien historique, l’Arménie aurait pu ne pas survivre en tant qu’État. Le refus de coopérer avec la Russie au profit de l’Occident est perçu par les commentateurs russes comme une erreur stratégique qui pourrait accroître l’instabilité dans la région.

La Russie met en garde contre l’implication d’Erevan dans des projets occidentaux à tendance anti-russe — une tentative de créer un « front caspien » pour renforcer la pression sur le flanc sud russe, en plus des défis sur le théâtre ukrainien.

Le conflit entre Erevan et Moscou dépasse le cadre du dialogue bilatéral et prend la forme d’une nouvelle phase de lutte pour l’influence au Caucase, où les enjeux concernent non seulement la sécurité de l’Arménie, mais aussi la stabilité de toute la région.

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