Après un match aller insipide en Croatie (0-2), les Bleus se sont rattrapés en quart de finale retour de Ligue des nations pour s’imposer aux tirs au but (2-0, 5-4 t.a.b), dimanche.
Un rassemblement finalement conclu sur une bonne note, grâce à un succès aux tirs au but. Avec leur victoire contre la Croatie, dimanche 23 mars, les Bleus se sont offert le droit d’accéder au carré final de la Ligue des nations, en juin, avec une demi-finale contre l’Espagne, à Stuttgart (Allemagne). Mais la différence de visage de l’équipe de France entre le match aller à Split et le retour au Stade de France, avec des compositions différentes, permet de tirer des enseignements.
Une équipe à réaction, mais enfin capable de gagner une séance de tirs au but
Face à une équipe croate vieillissante et moins talentueuse sur le papier, les Bleus ne sont pas passés loin de la faute. Les hommes de Didier Deschamps ont eu besoin d’être bousculés pour réagir au match retour. « Ils nous ont dominés chez eux, ils ont fait ce qu’ils voulaient, ça a piqué notre orgueil, reconnaissait Mike Maignan après la rencontre au micro de TF1. Parfois, on a besoin d’être piqués pour avoir des réactions comme ça, être plus agressifs et plus focus », a ajouté le gardien de but des Bleus. Un scénario qui peut rappeler celui du dernier match de la phase de groupes de Ligue des nations, où les Bleus avaient besoin d’une victoire par deux buts d’écarts en Italie, en novembre, pour finir en tête de la poule. Le succès 3-1 avait rempli leur objectif, alors que les Italiens les avaient battus deux mois plus tôt sur le même score. Une nouvelle démonstration que le sélectionneur parvient encore à trouver des solutions.
Mais en demi-finale, voire en finale de Ligue des nations, les confrontations se joueront sur un match simple. Pas de deuxième chance. Les Bleus devront donc être impliqués et appliqués immédiatement. Ils pourraient aussi être poussés à disputer une séance de tirs au but, mais ne craignent plus l’exercice. Après trois défaites, dont deux en finale de Mondial (2006 et 2022), les hommes de Didier Deschamps ont remporté les deux dernières séances de tirs au but qu’ils ont disputées, en quarts de finale de l’Euro contre le Portugal, et dimanche soir contre la Croatie. Avec Mike Maignan dans les buts, spécialiste de l’exercice, « on sait qu’on part avec un avantage », soulignait dimanche soir Kylian Mbappé sur TF1.
Kylian Mbappé a retrouvé son leadership en dehors du terrain, mais n’est pas encore décisif sur le terrain
Absent des deux derniers rassemblements en 2024, Kylian Mbappé a retrouvé Clairefontaine et son brassard de capitaine sur ce rassemblement, mais toujours pas son efficacité. Le Madrilène connaît une disette de sept matchs sans but avec la sélection, sa plus longue période sans marquer avec les Bleus. Pour autant, il s’est montré dangereux et volontaire sur les deux matchs contre la Croatie. Il a aussi harangué la foule du Stade de France à plusieurs reprises, lui qui mène une opération qui pourrait être qualifiée de « reconquête », avec des interviews données par exemple au 20 Heures de TF1. « On avait besoin d’un match comme ça pour remettre le public avec nous », déclarait-il d’ailleurs après la rencontre.
Interrogé à son sujet en conférence de presse d’après match, dimanche, Didier Deschamps l’a encensé. « Il est rayonnant. Kylian a été un formidable leader depuis le début de la semaine, avec des prises de parole très justes sur le terrain et en dehors, beaucoup d’enthousiasme et de volonté. Il a été le leader pour préparer ce match. Il a eu une période difficile, mais il a très bien pris le relais de Lloris et Varane après la Coupe du monde 2022 », a souligné le sélectionneur.
Michael Olise et Désiré Doué marquent des points, des interrogations sur Théo Hernandez
Un Michael Olise « étincelant », un Désiré Doué « qui a tout », ces deux joueurs ont assurément marqué des points auprès de Didier Deschamps sur le match retour face à la Croatie. Reste à savoir, si le premier, tellement bon au poste de milieu offensif dimanche, sera encore aligné dans cette position lors du prochain rassemblement de juin. Contraint de modifier son milieu de terrain en raison de la blessure d’Adrien Rabiot, le sélectionneur avait changé son système pour aligner quatre joueurs offensifs, dont Olise. Mais il pourrait retrouver ses habitudes un peu plus frileuses contre l’Espagne, et décaler le joueur du Bayern Munich à droite.
Désiré Doué est, quant à lui, amené à retrouver l’équipe de France en juin, tant son entrée a apporté de la fraîcheur et sa personnalité a plu à Didier Deschamps. « Ce que je l’ai vu faire toute la semaine à l’entraînement et en dehors, surtout qu’il ne change pas ! Il a vraiment tout. Il est mature à 19 ans, tout est bien cadré », a souligné le sélectionneur. Le fait de tirer un penalty décisif dans la séance prouve toute sa force de caractère.
En défense toutefois, ce rassemblement a laissé des interrogations au sélectionneur. Depuis plusieurs matchs déjà, et contre la Croatie dimanche, Theo Hernandez ne donne pas pleinement satisfaction, et est même plutôt transparent dans son rôle offensif. En charnière centrale, le duo Ibrahima Konaté – William Saliba a sombré au match aller, à Split. Le second semble meilleur quand il est aligné avec Dayot Upamecano, qui fait meilleure impression que le défenseur central de Liverpool, davantage taulier dans le vestiaire que sur le terrain depuis ses débuts en Bleu. Mais l’attaque croate a été moins entreprenante, dimanche, au Stade de France.